Macron demande à Abbas des "réformes essentielles" au sein de l'Autorité palestinienne

Suivez en direct les dernières nouvelles sur la guerre à Gaza

Le président français a exprimé à Abbas son soutien à « une Autorité palestinienne réformée et renforcée, capable d'exercer ses responsabilités dans tous les territoires palestiniens, y compris la bande de Gaza, au bénéfice du peuple palestinien ».

Macron a ainsi réitéré « l'engagement » de Paris à « œuvrer à construire avec ses partenaires européens et arabes une vision commune de la paix qui offre des garanties de sécurité aux Palestiniens et aux Israéliens et inclut une perspective de reconnaissance de l'Etat de Palestine dans une dynamique utile ».

Il a en revanche adressé « ses plus sincères condoléances au peuple palestinien pour le coût humain intolérable » de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza et après « une nouvelle tragédie » comme celle du camp de personnes déplacées de Rafah dans la nuit de dimanche, qui a fait au moins 45 morts.

« Les deux présidents ont appelé à la cessation immédiate de l'intervention militaire israélienne à Gaza, comme le demande la Cour internationale de Justice (CIJ). Il n'y a pas de zone de sécurité à Rafah aujourd'hui », a souligné l'Elysée dans un communiqué.

Macron a également souligné la détermination de la France à travailler avec l'Algérie et ses partenaires au Conseil de sécurité des Nations Unies pour faire adopter une résolution sur les derniers événements de Rafah.

Le président français s'était déjà dit la veille « tout à fait disposé » à reconnaître l'Etat palestinien – comme l'ont fait l'Espagne, la Norvège et l'Irlande – tout en assurant que cette démarche devait être franchie « à un moment utile » et avec un consensus parmi les principaux acteurs régionaux du Moyen-Orient, dont Israël.

L'ESPAGNE PROFITE POLITIQUEMENT DE LA RECONNAISSANCE

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a accusé mercredi les pays européens qui ont récemment reconnu la Palestine comme Etat – l'Espagne, l'Irlande et la Norvège – de vouloir profiter politiquement de cette décision dans le cadre de la campagne électorale pour le Élections européennes.

« La question qui se pose aujourd'hui, et je l'ai dit très clairement à mes homologues espagnols et irlandais, est de savoir ce qui se passera demain après la question de la reconnaissance. Quelle est l'utilité diplomatique », a-t-il demandé.

En ce sens, il a assuré que « la France n'adopte pas de position politique », mais « cherche plutôt des solutions diplomatiques à la crise ». « Dites-moi exactement ce que la reconnaissance espagnole a changé dans la situation à Gaza le lendemain. Rien », a-t-il déclaré devant les sénateurs.

Séjourné a réaffirmé que Paris était favorable à la solution à deux États et a donné l'exemple en collaborant avec les partenaires de la région au Conseil de sécurité de l'ONU, qui doit encore examiner une proposition de résolution de l'Algérie pour condamner les récentes attaques contre Rafá. .

La dureté des attaques israéliennes contre Gaza a réveillé un sentiment de soutien à la population palestinienne, qui s'est concrétisé dans certains cas par la reconnaissance de l'État palestinien par les puissances internationales malgré la réponse énergique d'Israël, qui a menacé de conséquences.

A lire également