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MADRID, le 17 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Les autorités des États-Unis et de la France ont rejeté la condamnation à 25 ans de prison du membre de l’opposition russe Vladimir Kara Murza, et ont averti que cette condamnation est un exemple de plus de ce qu’elles considèrent comme une « campagne croissante de répression » orchestrée par le président de la Russie, Vladimir Poutine.

Selon le porte-parole adjoint du département d’État américain, Vedant Patel, la condamnation de Kara Murza a été prononcée pour des « raisons politiques », avec lesquelles il en a profité pour exiger une fois de plus la libération immédiate de l’opposant et du reste de la « la plupart des 400 prisonniers politiques en Russie ».

« Nous réaffirmons notre solidarité avec M. Kara Murza et avec tous les courageux défenseurs d’un avenir meilleur pour la Russie qui sont injustement détenus, dont Alexei Navalni, Ilya Yashin et bien d’autres », a déclaré le portefeuille diplomatique américain dans un communiqué.

Dans le même ordre d’idées, le ministère français des Affaires étrangères a été « consterné » par la condamnation de l’éminent opposant car « elle constitue un nouvel exemple de la campagne de répression menée par les autorités russes contre les voix critiques du pouvoir ».

Ainsi, depuis Paris, ils ont averti de la dégradation du système judiciaire russe, puisqu’ils considèrent que le président Poutine l’a instrumentalisé et en a fait un outil d’oppression contre tous ceux qui élèvent la voix contre le Kremlin et sa politique.

En revanche, la diplomatie française a demandé de prêter attention à l’état de santé de Kara Murza, qu’elle estime s’être détérioré ces dernières semaines en raison des « conditions déplorables » dans lesquelles il reste détenu.

« La France demande à la Russie de respecter le droit international des droits de l’homme, de libérer les prisonniers politiques et d’abandonner les poursuites judiciaires à leur encontre », a tranché le ministère français des Affaires étrangères, qui a également rappelé la figure d’autres opposants comme le précité Navalni.

Kara Murza, qui était déjà considéré par les autorités russes comme un agent étranger, a été reconnu coupable de trahison, de diffusion de fausses informations sur les forces armées et de coopération avec une organisation indésirable. Le tribunal lui a également interdit de pratiquer le journalisme pendant sept ans, bien que sa défense ait annoncé qu’il ferait appel de la condamnation.

La condamnation a suscité les critiques d’autres pays comme le Royaume-Uni, qui est allé jusqu’à convoquer l’ambassadeur de Russie à Londres pour exprimer personnellement son malaise face à la condamnation prononcée contre Kara Murza, également de nationalité britannique. La Lettonie, pour sa part, a déclaré dix Russes « persona non grata » pour leur responsabilité dans ce processus.

Les Nations unies ont qualifié la condamnation de Kara Murza de « nouveau coup porté à l’Etat de droit », tandis que l’Union européenne a dénoncé que la décision judiciaire « démontre clairement une fois de plus l’utilisation politique abusive de l’appareil judiciaire » de la Russie pour « faire pression sur les militants et défenseurs des droits de l’homme »

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