MADRID, 6 août (EUROPA PRESS) –
Les avocats de Juan Branco, l’avocat français d’origine espagnole qui représente le chef de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, et qui est actuellement détenu dans le pays africain, ont demandé à la France et à l’Espagne d’intercéder pour sa libération, la comprenant comme contraire à la loi. Internationale.
Branco a été arrêté samedi dernier à la frontière avec la Mauritanie alors qu’il tentait de quitter le Sénégal, pays dans lequel il est entré illégalement la semaine dernière et malgré le mandat d’arrêt international demandé contre lui par les autorités sénégalaises.
Le Sénégal accuse Branco d' »attentats contre l’Etat » à la suite d’un mémoire présenté par l’avocat devant la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter sur les violences politiques déchaînées par les autorités sénégalaises contre le chef de l’opposition et ses partisans au cours des deux dernières années .
Branco, qui est entré au Sénégal pour participer à un forum dans lequel il a insisté sur ses attaques contre le parquet du pays et a dénoncé sa soumission à l’exécutif dirigé par le président Macky Sall, a fini par être arrêté à l’aube dans la ville frontalière de Rosso, qui tentait traverser déguisé en pêcheur sur le fleuve Sénégal.
« Nous avons été informés de la remise de notre camarade Juan Branco aux autorités sénégalaises par les autorités mauritaniennes, malgré le fait qu’il se soit rendu régulièrement dans ce pays et dans le but d’échapper à la persécution politique qui lui avait été promise au Sénégal . », ont déploré leurs avocats, François Gibault, Luc Brossolet, Alexandre Ursulet et Robin Binsard dans un communiqué recueilli par le portail d’information Senego.
« Aucun avocat ne doit être harcelé pour l’exercice de sa profession, où qu’il se trouve dans le monde. C’est la sauvegarde des droits de la défense qui est en jeu. La bataille judiciaire menée par notre confrère Juan Branco pour son client ne justifie en rien manière la persécution politique à laquelle il est soumis », ont-ils ajouté.
A terme, ses avocats promettent « d’exercer tous les moyens juridiques appropriés pour mettre fin (…) à une instrumentalisation pure et simple du code pénal à des fins politiques » et demandent « à toutes les autorités françaises, espagnoles et, bien sûr, sénégalaises réagir pour permettre la libération de Juan Branco ».
Le leader sénégalais Ousmane Sonko est actuellement de nouveau détenu après une altercation survenue la semaine dernière avec un groupe d’agents qui, selon l’opposition, l’enregistraient à son domicile, et pour avoir incité à l’insurrection en postant sur les réseaux sociaux un message avant son arrestation dans laquelle il a appelé à la résistance populaire.
Son parti, les Patriotes du Sénégal (Pastef) et ses partisans dénoncent que l’arrestation de Sonko est un nouvel épisode dans la longue persécution politique dont il est victime par les autorités. Une précédente arrestation de l’opposant avait provoqué des manifestations de ses partisans à la mi-mai qui avaient fait 15 morts et d’importants dégâts matériels.