Le projet de loi, rédigé par un politicien de l’opposition, a été soutenu par la majorité. Le règlement est perçu comme l’une des dernières réformes sociales adoptées durant le mandat d’Emmanuel Macron.

Après un vote final de l’Assemblée nationale avec 135 voix pour, 47 contre et 9 abstentions, le Parlement français a approuvé ce mercredi 23 février le projet de loi visant à allonger la durée légale de l’IVG de 12 à 14 semaines.

L’initiative, qui avait été présentée par la députée du groupe Ecologie, Démocratie et Solidarité (EDS) Albane Galliot en octobre 2020, vise à améliorer l’effectivité du droit à l’IVG et être « fidèle au combat pour l’émancipation des femmes » , comme l’a assuré le ministre de la Santé, Olivier Verán.


Dans son discours, Gaillot a défendu que l’avortement sans restriction est déjà légal jusqu’à 14 semaines de gestation dans des pays comme l’Espagne et l’Autriche, jusqu’à 18 en Suède, jusqu’à 22 aux Pays-Bas et même jusqu’à 24 au Royaume-Uni.

« Ces exemples reflètent qu’aucun argument médical ou scientifique ne justifie de s’opposer à l’allongement des délais, c’est pourquoi nous devons améliorer l’effectivité du droit à l’avortement », a déclaré Véran.

Selon un bilan officiel de la Direction de la statistique, la DREES, à partir de septembre 2021, 222 000 IVG ont été pratiquées en France en 2020, soit 4 % de moins qu’en 2019, année où le chiffre le plus élevé a été atteint depuis les années 1990 chez les jeunes entre 20 et 29 ans.

Et pour présenter des chiffres plus récents, la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel a assuré que chaque année 2.000 femmes sont contraintes de se rendre à l’étranger pour se faire avorter car leur stade de gestation a dépassé le terme légal. « Ce projet est destiné aux femmes les plus vulnérables », a-t-elle déclaré.

A ses débuts, le texte cherchait aussi à supprimer la « clause particulière de conscience », qui permet aux médecins de refuser de pratiquer un avortement, cependant, pour que le projet avance au Parlement, cette proposition a été retirée.

La loi est présentée comme l’une des dernières réformes sociales adoptées pendant le mandat d’Emmanuel Macron et a été célébrée par plusieurs des députés, indépendamment du soutien ou du rejet du gouvernement national.

« Le parcours atypique de ce projet de loi est une leçon à retenir sur le fonctionnement de nos institutions. Il montre qu’il faut faire fi des étiquettes politiques. Quand une idée est bonne, elle ne vient ni de droite ni de gauche », a-t-il déclaré au L’agence de presse AFP Albane Gaillot, qui ne se représentera pas aux prochaines élections législatives.

Les déclarations de Macron, au milieu du débat précédent

Les législateurs de l’opposition ont déclaré aux médias locaux que la position « sans équivoque » du chef de l’État avait entravé la réforme « pendant longtemps » et ont rappelé que les déclarations d’Emmanuel Macron dans une interview en juillet 2021 avaient provoqué une polarisation nationale.

« Des délais supplémentaires ne sont pas neutres pour une femme, mais je tiens à préciser que je respecte la liberté des parlementaires », a déclaré Macron. Des propos qui ont valu au président français de nombreuses critiques de la part des militantes des droits des femmes.

Ainsi, la modification de la loi sur l’avortement s’affiche comme une victoire du parti gouvernemental La República en marche (LREM), auquel appartient la députée Albane Gaillot.

Cependant, le projet de loi a suscité la colère des militants anti-avortement et d’une partie de la droite au Sénat et à l’Assemblée nationale, qui se sont exprimés à plusieurs reprises dans les chambres et ont tenté de faire de l’obstruction parlementaire.

Et malgré le fait que les candidats à la Présidence se soient éloignés de la question de l’avortement, les sondages locaux montrent que la majorité des Français continue d’être favorable au droit d’interrompre une grossesse, ce qui n’est pas encore une réalité dans certains secteurs. de l’Europe de l’Est.

Avec EFE et Reuters

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