MADRID, 25 décembre (EUROPA PRESS) –

Le Niger a critiqué sa suspension en tant que membre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), chargée de la diffusion de la langue française, et a annoncé qu’il paralyserait toute coopération avec cette institution.

Dans un communiqué publié dimanche soir par la junte putschiste nigérienne, connue sous le nom de Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le Niger a affirmé que la France utilisait le concept de « francophonie comme un instrument » pour imposer ses intérêts.

En ce sens, les autorités de transition nigériennes ont appelé à « décoloniser les esprits et promouvoir leurs propres langues nationales, conformément aux idéaux des pères fondateurs du panafricanisme ».

Le conseil permanent de l’OIF a décidé mardi dernier en séance extraordinaire de suspendre le Niger de toutes instances à l’exception des programmes bénéficiant directement à la population civile et ceux contribuant au rétablissement de la démocratie.

Le Conseil a appelé à la “libération immédiate et inconditionnelle” du président déchu Mohamed Bazoum et de sa famille, tout en exigeant le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel après le coup d’État du 26 juillet.

En ce sens, le conseil de l’instance, basé à Paris et composé de 88 pays, a demandé aux autorités de transition du Niger d’établir un calendrier concret et à durée limitée pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Cela intervient après que Paris a annoncé la fermeture « pour une durée indéterminée » de son ambassade à Niamey. Quelques mois plus tôt, la junte nigérienne avait ordonné l’expulsion du chef de la légation, Sylvain Itté, qui avait quitté le pays en septembre sous la pression de la junte.

Les relations entre la France et le Niger ont été fortement dégradées après le coup d’État. La junte putschiste a accusé Paris d’utiliser la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour mener une intervention militaire dans le pays.

La junte militaire a également annulé des accords bilatéraux au niveau de la Défense et a durement critiqué Paris pour son rôle dans la dégradation de la sécurité, marquée par la multiplication des attaques des groupes jihadistes. De son côté, la France a déclaré à plusieurs reprises considérer que Bazoum restait le président légitime et a exigé sa réintégration dans ses fonctions.

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