BERLIN, 22 nov. (APD/PE) –

Le gouvernement allemand a annoncé mardi qu’il mettrait fin à son déploiement militaire au Mali en mai 2024, emboîtant ainsi le pas du Royaume-Uni et de la France malgré le fait que la région sahélienne de l’Afrique connaît une recrudescence des activités terroristes.

Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a précisé ce mardi qu’une proposition sera faite au Parlement pour que le mandat « soit prolongé pour la dernière fois en mai 2023 » d’un an, jusqu’en mai 2024, dans le but « d’amener ce déploiement à un objectif structuré » après dix ans d’activité de la Bundeswehr.

« C’est pour tenir compte notamment des élections au Mali, qui sont prévues en février 2024 », a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion de haut niveau présidée par le chancelier allemand Olaf Scholz.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est une force de maintien de la paix créée pour renforcer la sécurité au Mali à la suite de la rébellion touareg de 2012, l’une des premières étapes du conflit armé en cours dans le pays.

La Bundeswehr participe à la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali. Cependant, la mission européenne de formation EUTM a été interrompue. Le plan est maintenant de se concentrer sur les opérations au Niger voisin, où les soldats allemands entraînent déjà les forces locales.

Le retrait progressif des troupes du Mali est un autre exemple de la réticence d’une grande partie de la communauté internationale à la fois avec la junte militaire malienne et avec son alignement supposé avec le groupe Wagner, une organisation de mercenaires russes.

Ainsi, avec cette mesure, Berlin suit les démarches précédemment entreprises par Paris, qui avait déjà annoncé en février que ses troupes au Mali se déplaceraient au Niger pour poursuivre leur lutte contre l’activité jihadiste dans la région à partir de là.

La junte militaire du Mali, dirigée par Assimi Goita, est confrontée à un isolement international croissant. En effet, la Côte d’Ivoire a également annoncé récemment le retrait de ses troupes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), décision motivée dans l’affaire de Yamoussoukro par l’arrestation en juillet de près de 50 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako.

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