Le haut-commissaire français en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, a déclaré ce vendredi que malgré le fait que des manifestants aient incendié une école et deux commerces au cours de la quatrième nuit d'émeutes pour protester contre l'élargissement des listes électorales, une diminution des violences a finalement été constatée sur le territoire français.
Ainsi, il a souligné que Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, s'est réveillée ce vendredi dans une situation « plus calme et plus apaisée » et a exhorté à suivre cette ligne. « Nous assistons à un retour au calme pour la première fois depuis plusieurs nuits », a-t-il déclaré dans des déclarations aux médias rapportées par la chaîne de télévision française BFMTV.
Il a toutefois confirmé que cette tendance n'est pas perceptible dans l'ensemble de Nouméa, où il existe encore des points précis où il y a une « confrontation », ce qui est « inquiétant ». En fait, Le Franc lui-même a déjà reconnu que le contrôle dans certains quartiers de la capitale « n'est plus garanti », même s'il a exprimé l'espoir que le déploiement de renforts servirait à « reconquérir » ces zones de tension.
« Les renforts arriveront (…) dans les zones dont le contrôle nous a échappé ces derniers jours et où il n'est plus garanti », a-t-il précisé.
De son côté, le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a promis une « réponse rapide, ferme et systématique aux crimes et délits » enregistrés lors des émeutes et a appelé au rétablissement de l'ordre public sur l'ensemble du territoire.
En ce sens, il a demandé une plus grande « coordination » avec le Haut-Commissaire français en Nouvelle-Calédonie et une « adaptation de la Justice », tout en précisant que les ministres français devraient se réunir pour la troisième fois pour aborder le sujet ce vendredi. Matignon, résidence du premier ministre.
Les autorités françaises ont également indiqué que l'armée avait lancé un déploiement à proximité de l'aéroport de Nouméa-Magenta pour garantir la sécurité des installations. Cependant, ils ont assuré que les troupes ne feraient pas usage de la force meurtrière, sauf dans les cas où la vie des troupes est en danger.
OPÉRATIONS D'APPROVISIONNEMENT
Le Franc a également expliqué que des mesures d'approvisionnement ont été mises en œuvre en raison du manque d'accès de la population locale à l'alimentation et aux services de santé, ce qui implique principalement le déblocage des principales routes d'accès à la capitale.
Pour le Haut-Commissaire, la priorité est « l'alimentation et la santé », comme il l'a déclaré, c'est pourquoi il a insisté sur le transit des convois nécessaires au rétablissement des services les plus essentiels, notamment dans les hôpitaux.
Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, de son côté, a assuré qu' »il n'y a pas de pénurie alimentaire » et a souligné qu'il existe des produits pour survivre pendant au moins deux mois. « Si les supermarchés et les magasins deviennent inaccessibles, il n'y a pas lieu de s'inquiéter », ont indiqué les autorités locales dans un communiqué.