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Des centaines d'agents de santé français sont descendus dans la rue pour demander au gouvernement de meilleures conditions de travail et un investissement accru dans le système de santé après la forte pression subie dans les hôpitaux par la pandémie de Covid-19. A Paris, des émeutes ont été signalées et la police a lancé des gaz lacrymogènes.
Les agents de santé ont organisé ce 16 juin une journée de plus de 220 manifestations à travers le pays pour exiger que le gouvernement d'Emmanuel Macron améliore les salaires des travailleurs et les investissements dans le système de santé, après que le secteur ait pu baisser sa garde après l'endiguement de la pandémie dans le pays.
À Paris, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur les participants à l'une des manifestations lorsqu'une série d'émeutes a éclaté au milieu de la manifestation. Sur les images publiées par la préfecture, plusieurs hommes masqués ont été vus renversant une voiture et jetant des pierres sur des officiers.
Les autorités ont dénoncé une infiltration de vandales dans les manifestations, dont la plupart étaient pacifiques, et ont signalé que la police n'avait libéré les gaz que pour disperser la foule. "Des groupes violents tentent de perturber une manifestation pacifique d'agents de santé", a déclaré la préfecture dans un message publié sur Twitter.
Améliorations pour les hôpitaux français après la bataille contre le coronavirus
A midi, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le ministère de la Santé dans la capitale française pour exiger également plus d'embauches et une amélioration du budget du système de santé. Après une bannière avec le slogan "Il est urgent d'agir", des dizaines d'infirmières auxiliaires, de médecins, d'aides domestiques et de quelques gilets jaunes ont défilé.
En reconnaissance de leur contribution pendant la pandémie, le gouvernement français a versé aux agents de santé une prime de 1 500 euros. Mais, pour de nombreux salariés du secteur, il ne suffisait pas d'avoir dû doubler leur quart de travail pendant des mois pour pouvoir soigner des patients infectés, sans parvenir à faire face dans de nombreuses situations.
"La gestion de la pandémie, de la crise, au sein des hôpitaux a été possible parce que chaque employé de l'hôpital était dévoué … Je suis en colère qu'ils essaient de nous calmer avec la charité", a déclaré Justine Debrie, une infirmière de 29 ans présente lors de la manifestation.
Ils exigent que les promesses de Macron pour la santé se réalisent
Fin mai, le gouvernement a lancé l'appel "Ségur de la santé" (assurance maladie), qui devrait concrétiser, début juillet, un plan "d'investissements massifs et de mise à niveau" promis par le président Macron. Cependant, une dizaine de syndicats et de groupes ont appelé à des mobilisations pour garantir le respect de l'aide .
Le secrétaire général de la force de travail a ajouté qu '"il est absolument essentiel que les réponses soient à la hauteur des attentes" et incluent "tout le personnel". A ses côtés, le numéro un de la Confédération générale du travail, Philippe Martínez, a rappelé ses revendications:
"Nous attendons une augmentation des salaires et la reconnaissance des qualifications. Nous attendons l'ouverture des lits, l'embauche de personnel, que l'argent qui entre à l'hôpital n'est pas considéré comme une dette, au contraire, c'est un investissement "A expliqué Martinez.
Les demandes des professionnels de la santé pour de meilleures conditions de travail étaient déjà latentes dans le pays avant la pandémie, mais l'épidémie de coronavirus, qui a poussé le secteur de la santé à la limite pendant des mois, a lancé son appel à une situation de urgence.
Avec l'AFP et Reuters