Le gouvernement français dirigé par le Premier ministre Michel Barnier pourrait faire face dans les prochains jours, et même ce lundi au plus tôt, à une motion de censure promue par l'extrême droite de Marine Le Pen en cas d'échec des négociations sur les budgets conflictuels pour 2025.
Le Pen exige que Barner se plie aux desseins du parti ultra qu'elle dirige, le Rassemblement national — qui détient le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale — notamment sur les questions des retraites et de la réduction des remboursements de certains médicaments. ce dernier en arrière-plan. Barnier a refusé d'aborder le sujet et n'a fait qu'une seule concession, à savoir la suppression de l'augmentation de la taxe sur l'électricité.
Dans le cas où le Premier ministre ne capitulerait pas, Le Pen pourrait activer ce lundi le mécanisme de la motion de censure contre le gouvernement français, quelques mois après la mise en place de la difficile coalition de centre-droit qui gouverne le pays.
Barnier fait ainsi face à l'érosion politique provoquée par l'énorme austérité de ses budgets, destinés à réduire une dette estimée à 3,2 milliards d'euros, dans un scénario de minorité parlementaire. Le jeu, a précisé le Premier ministre, a l'intention d'économiser 60 milliards d'euros en 2025 grâce à des coupes budgétaires et des avantages supplémentaires.
Lundi est un jour clé car l'Assemblée nationale française recevra le texte du budget relatif au financement de la Sécurité sociale, dont les retraites. Sans majorité, Barnier pourrait choisir d'activer l'article 49.3, un pouvoir constitutionnel spécial qui permet d'approuver le budget sans qu'il soit nécessaire de le voter à la Chambre.
« Par pur entêtement et par sectarisme », a dénoncé ce dimanche le président du Groupe national, Jordan Bardella, ce gouvernement fait que les négociations finissent par être suspendues, au risque d'activer la motion. Pen a assuré à la chaîne BFMTV que la dirigeante avait déjà pris « sa décision » concernant une éventuelle motion de censure.
Face aux pressions, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a annoncé ce week-end que le Gouvernement n'entendait pas faire de nouvelles concessions sur le budget de la Sécurité sociale, malgré la menace de la motion et la difficulté du débat en général. , qui ébranle les marchés financiers : les coûts des emprunts souverains français ont fortement augmenté, atteignant la prime la plus élevée sur les obligations allemandes depuis le pic de la crise de la dette de la zone euro en 2012.
« Ce texte n'est pas du gouvernement français : il est le résultat d'un engagement parlementaire entre députés et sénateurs à travers une commission mixte concluante, ce qui n'était pas arrivé depuis quinze ans avec un budget, et revenir en arrière serait siéger au Parlement, démocratie ». et la délibération, dont nous respectons l'engagement », a déclaré le ministre dans des déclarations au Parisien samedi dernier.