MADRID, 1er septembre (EUROPA PRESS) –
La junte putschiste au Niger a qualifié de paternalistes et d’interventionnistes les déclarations du président français Emmanuel Macron, qu’elle a accusé de créer des divisions à la fois dans le pays et sur le continent africain pour perpétuer son « contrôle néocolonial ».
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), nom officiel de la junte, a affirmé que Macron entendait « infantiliser » les chefs d’État africains en « attisant les différences entre les différents contextes nationaux », selon le agence de presse.
Paris cherche ainsi à « effrayer » les dirigeants africains pour « instrumentaliser » la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et ainsi faire adhérer les pays au « projet néocolonialiste français » face à une « invasion » du Niger.
De même, ses propos cherchent également à « créer une division ethnique artificielle pour opposer les Nigériens les uns aux autres et créer les conditions d’un conflit » au niveau national. Le CNSP affirme que la France veut, de manière générale, « perpétuer le contrôle néocolonial sur le peuple nigérien ». Sa position constitue, pour la junte, « une nouvelle ingérence flagrante dans les affaires intérieures du Niger ».
« Cet aveu démontre que le régime défunt était effectivement au service d’agendas étrangers au détriment des intérêts du Niger », a-t-il indiqué, ajoutant que le Niger s’opposera à « tout paternalisme et tout interventionnisme d’une époque révolue ».
LES MOTS DE MACRON
Cela intervient après que le président français a confirmé lundi que l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, ne se conformerait pas à l’ordre d’expulsion décrété par la junte militaire, puisque Paris ne répondrait pas aux « pressions » des « autorités illégitimes » de l’Afrique. pays.
Macron a clairement exprimé son soutien au « courage » démontré par le président déchu Mohamed Bazoum, toujours en détention. Le président français a déjà appelé à plusieurs reprises au retour à « l’ordre constitutionnel » au Niger.
De même, il a affirmé que la France ne peut agir ni avec « paternalisme » ni « faiblesse » en Afrique, dans un contexte marqué par « l’épidémie de coups » comme celle du Niger et dans lequel il a appelé à une « politique responsable ». « La faiblesse dont certains ont fait preuve par rapport aux précédents coups d’Etat a alimenté les vocations régionales », a-t-il déclaré.