Le président français Emmanuel Macron a qualifié de « crime impardonnable » la sanglante répression policière survenue il y a exactement 60 ans ce dimanche, au cours de laquelle au moins plusieurs dizaines de manifestants algériens ont été tués par les forces de sécurité dans les rues de Paris.

Le massacre a commencé par une manifestation pacifique convoquée par le Front de libération nationale contre le couvre-feu décrété pour l’ensemble de la population algérienne de Paris. Le redoutable chef de la police de Paris Maurice Papon – un ancien collaborateur nazi dans le transfert des Juifs vers les camps de la mort – a ordonné l’anéantissement de la marche.

La charge policière a fait entre 50 et 200 morts, selon les sources, ainsi que des centaines de blessés et de disparus, puisque les corps de certaines victimes ont été jetés dans la Seine.

Par ailleurs, et comme le rappelle l’Elysée dans un communiqué, « environ 12.000 Algériens ont été arrêtés et transférés vers des centres de qualification au stade Coubertin, au Palais des Sports et autres lieux ».

Samedi dernier, le président français a observé une minute de silence à la mémoire des victimes sur le pont de Bezons, près de Nanterre, d’où de nombreux manifestants sont partis ce jour-là. « Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont impardonnables pour la République », a déclaré le président, entouré des familles des rescapés.

« La France regarde avec lucidité toute son histoire et reconnaît les responsabilités clairement établies. Elle se doit à elle-même, à tous ceux qui ont combattu dans la guerre d’Algérie et en particulier à sa jeunesse, de ne pas s’enfermer dans des conflits de mémoires et de construire , dans le respect et la reconnaissance de chacun, de leur avenir », conclut la note d’Elíseo.

A lire également