Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a souligné lundi à Rabat que le plan d’autonomie pour le Sahara occidental présenté en 2007 par le roi Mohamed VI bénéficie du soutien « clair et constant » de Paris, qui espère pouvoir parvenir à une « solution pragmatique ». au conflit territorial sur l’ancienne colonie espagnole.
La visite de Séjourné au Maroc est particulièrement symbolique, car elle représente l’exemple d’un dégel dans lequel le président français Emmanuel Macron aurait été personnellement impliqué. Le ministre a reconnu lors d’une rencontre avec son homologue marocain, Naser Burita, vouloir ouvrir « une nouvelle page » dans les relations bilatérales.
L’une des questions qui conditionne habituellement les relations de Rabat avec les autres gouvernements est le Sahara occidental, une question que Séjourné lui-même considère comme « existentielle » pour le Maroc. « Nous le savons », a-t-il déclaré en passant en revue un sujet « particulièrement » à l’ordre du jour.
Selon Séjourné, « le Maroc peut compter sur le soutien clair et constant de la France » au plan d’autonomie de Mohamed VI, ce qu’il a voulu souligner « plus fortement » à l’occasion de sa visite. La France a toutefois évité pour l’instant de considérer ce plan comme la meilleure solution au conflit, une mesure qu’a prise l’Espagne.
Le chef de la diplomatie française a soutenu le travail de médiation de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, pour parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable ». Interrogé sur d’éventuelles démarches futures, il s’est limité à parier sur une « solution pragmatique », sans proposer d’initiatives concrètes.
En ce sens, il a appelé « toutes les parties » à « se rencontrer » et à négocier « de bonne foi », afin que les conditions de vie des habitants de l’ancienne colonie espagnole puissent également être améliorées. Séjourné a rappelé qu’il existe actuellement deux écoles françaises à Dakhla et Laâyoune, situées précisément dans un territoire contesté.
« Le Maroc a beaucoup investi dans des projets de développement au profit des populations locales », a ensuite souligné le responsable français, qui a proposé d' »accompagner » les efforts en cours sur des questions comme le tourisme ou les énergies renouvelables.
De même, il a étendu cette main tendue au niveau européen, puisqu’il considère que « la relation de l’Europe avec le Maroc est tout aussi stratégique ».