La vaccination contre Covid-19 en France a été étendue ce lundi à tous les plus de 75 ans, en raison des craintes de pénurie et des critiques sur la planification de la vaccination, alors que le virus a déjà provoqué la mort de plus de 70000 personnes .

Un endroit pour les personnes âgées. La campagne de vaccination en France a été étendue ce lundi 18 janvier aux personnes de plus de 75 ans, après avoir été réservée jusqu’à présent à certains publics prioritaires, comme les résidents des foyers pour personnes âgées (Ehpad) ou les aidants.

Désormais, les doses du vaccin sont accessibles à 5 millions de personnes qui ne vivent pas en maison de retraite, auxquelles s’ajoutent environ 800 000 personnes atteintes de maladies «à haut risque», telles que l’insuffisance rénale chronique ou le cancer sous traitement.

Au total, 6,4 millions de personnes ont été appelées à se faire vacciner lundi. Mais le ministre de la Santé, Olivier Véran, a invité « patience », puisque les doses du vaccin n’arrivent que progressivement. Véran a déclaré que «plus d’un million de vaccins (seraient) réalisés» à la fin janvier, et entre 2,4 et 4 millions à la fin février.

Lors de sa visite à Lyon samedi, Jean Castex a également reconnu que les plus de 75 ans ne pouvaient pas être vaccinés « dans quelques jours », et a appelé à une vaccination « silencieuse ». Les processus de vaccination « se feront au fur et à mesure, au fur et à mesure que les 200 millions de doses du vaccin que la France a commandées ou précommandées atteindront le territoire national », at-il ajouté, assurant que le défi serait « relevé ».

Plus d’un million de rendez-vous pour recevoir le vaccin

Dans un pays aux tendances sceptiques envers le vaccin, une enquête de l’Institut français de l’opinion publique Ifop, citée dimanche par le journal «Le Parisien», indique que 54% des Français souhaitent désormais se faire vacciner. Ils sont 15 points de plus qu’en décembre, souligne le journal.

Les demandes de rendez-vous, ouvertes le week-end dernier, ont été marquées par une vague de demandes, avec plus d’un million de rendez-vous pris, alors que 883 centres étaient «ouverts et accessibles à la réservation», selon Olivier Véran. Mais tous les seniors n’ont pas pu s’inscrire, ce qui a créé des tensions.

Dans une France sous couvre-feu précoce à 6 heures de l’après-midi à partir de samedi et pendant «au moins 15 jours», dans le but de limiter les contacts sociaux, le gouvernement a ces injections pour arrêter l’épidémie.

La France est entrée dans un couvre-feu national à partir de 18h00

Ce dernier ne montre aucun signe de faiblesse, avec 2766 patients en réanimation dimanche et 136 nouvelles admissions en 24 heures. Avec 141 décès enregistrés dimanche, le nombre total de morts a atteint 70 283, selon Public Health.

Et la peur d’un rebond est amplifiée par la menace des nouvelles variantes plus contagieuses. Un cas de la variante sud-africaine a été détecté à La Réunion, la préfecture et l’Agence régionale de santé ont annoncé dimanche, tandis qu’à Mayotte quatre cas ont été enregistrés.

« Il n’y a pas assez de vaccins pour tout le monde »

Arnaud Fontanet, épidémiologiste au conseil scientifique, a prévenu dimanche qu’une « percée » de l’épidémie était probable. « Malheureusement, par rapport aux variantes, qui sont vraiment un changement dans la situation de cette épidémie, je n’ai aucun argument rationnel pour vous dire que nous ne connaîtrons pas une avancée de l’épidémie qui pourrait démarrer en mars-avril », a-t-il expliqué.

Le Premier ministre a averti la semaine dernière qu’un nouvel confinement pourrait être décidé « sans délai », en cas de « forte dégradation épidémique ».

Après un démarrage laborieux, seules 422 127 personnes avaient reçu une première injection du vaccin dimanche soir, et le gouvernement continue de subir le feu de l’opposition et du monde médical.

« Au rythme actuel de l’offre, il faudra plus de quatre mois et demi rien que pour vacciner les personnes de plus de 75 ans », se sont moqués samedi les maires de Dijon et Besançon.

De son côté, la présidente du Groupement national, Marine Le Pen, a accusé dimanche le gouvernement d’être « incapable de vacciner ceux qui le veulent ».

«Il n’y a pas assez de vaccins pour tout le monde», a souligné Jacques Battistoni, président du syndicat généraliste MG France dans le journal ‘Journal du Dimanche’. Prédisant « un faux départ » lundi, il reproche au gouvernement de ne pas avoir lancé une campagne massive, mais « d’organiser des files d’attente! »

Quant aux doses, après les frissons provoqués par l’annonce d’une baisse du taux « de trois à quatre semaines », le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a annoncé samedi un « plan » pour accélérer la production et retour au calendrier d’approvisionnement initial pour l’Union européenne « à partir de la semaine du 25 janvier ».

Avec l’AFP

Cet article a été adapté de son original en français

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