La présidence française a annoncé dimanche qu'elle lèverait l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie, archipel du Pacifique touché ces derniers jours par des émeutes en raison d'une initiative, actuellement paralysée, visant à étendre le droit de vote aux résidents français, avant le début de l'année. les négociations entre les parties.
La mesure cessera d'être en vigueur ce lundi à 20 heures, heure de Paris, soit mardi à 5 heures du matin à Nouméa, la capitale papoue. Il s'agit de « permettre des réunions des différentes composantes » des indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et « des mouvements de barrages d'élus ou capables d'exiger leur soulèvement ».
L'Elysée « rappelle également que la levée des blocus est la condition nécessaire à l'ouverture de négociations concrètes et sérieuses ». « Le président (Emmanuel Macron) est confiant dans le fait que les Calédoniens et leurs représentants trouveront le chemin du dialogue. La mission de médiation et de facilitation, présente à Nouméa, est prête à travailler avec les élus pour établir un accord global », peut-on lire dans un communiqué.
Toutefois, les autorités françaises vont déployer sept unités mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes, en renfort dans « les prochaines heures ». Macron, qui a félicité les forces de sécurité présentes sur le territoire d'outre-mer, a « condamné fermement les blocages et les pillages ».
« Ces violences ne peuvent prétendre s'inscrire dans le cadre d'une action politique légitime », a-t-il souligné, après avoir réitéré son soutien aux victimes et aux familles des défunts, « notamment aux deux gendarmes tués dans l'exercice de leurs fonctions ». Face à cette situation, il a réitéré sa confiance dans la capacité des responsables à rétablir le dialogue.
Le territoire est en état d'urgence depuis le 15 mai après une vague d'émeutes qui a fait sept morts – trois Kanaks, deux gendarmes et un Calédonien (Calédonien d'origine européenne) – et plus de 370 interpellés, Paris a donc déployé des moyens de sécurité supplémentaires. forces vers l’archipel.
Les manifestations ont commencé en réponse aux propositions de réformes électorales qui donneraient aux citoyens français le droit de voter aux élections provinciales après 10 ans de résidence sur le territoire. La population indigène kanak de Nouvelle-Calédonie, qui milite depuis longtemps pour l'indépendance, a accusé Paris de poursuivre cette réforme controversée sans tenir compte de la forte opposition de la majorité des habitants du territoire.