Le ministère des Affaires étrangères français a convoqué jeudi dernier l’ambassadrice italienne en France, Emanuela D’Alessandro, pour protester contre les critiques formulées par le chef de la Ligue et ministre des Transports, Matteo Salvini, à l’égard de la volonté du président français, Emmanuel Macron, d’envoyer des troupes en Ukraine pour sauvegarder un hypothétique accord de paix avec la Russie.
“Qu’il mette un casque, un gilet pare-balles, qu’il prenne un fusil et qu’il y aille lui-même”, a déclaré Salvini lors d’un forum à Milan, provoquant la réaction de la France contre ces déclarations “inacceptables”, selon des sources diplomatiques.
L’ambassadrice a été informée que les commentaires de Salvini nuisent au climat de confiance entre les deux pays et menacent leur coopération, “notamment en ce qui concerne la coopération sans limites sur l’Ukraine”, a-t-on souligné.
Salvini est un allié proche de Marine Le Pen, du parti d’extrême droite Rassemblement National, qui est arrivée en deuxième position derrière Macron lors de l’élection présidentielle de 2022. Le ministre italien a critiqué à plusieurs reprises Macron, utilisant parfois un langage injurieux.
Macron et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, sont à la tête de la “coalition des volontaires”, un groupe de plus de 30 pays qui participeraient à une mission de paix pour l’Ukraine dans le cadre des garanties de sécurité que Kiev recevrait en cas d’un éventuel accord avec la Russie. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, plus éloignée de la position du noyau européen, a réitéré que son pays ne participerait pas à cette mission.
