Le gouvernement français a annoncé ce vendredi qu’il autoriserait prochainement l’accès aux dossiers liés aux enquêtes judiciaires pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), après que le président français Emmanuel Macron a autorisé la déclassification de documents antérieurs en mars 1971 protégés par le secret de la Défense. .

« Annonce que j’ouvre 15 ans à l’avance les dossiers sur les enquêtes judiciaires de la Gendarmerie et de la Police qui sont liés à la guerre d’Algérie », a déclaré la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, dans un entretien à BFM TV.

Bachelot a souligné la nécessité de « regarder en face » de « cette question, qui génère des problèmes et des irritations », avant de souligner qu' »il y a des falsificateurs de l’histoire qui agissent ». « Vous n’avez pas à construire un récit historique sur un mensonge », a-t-il soutenu.

En ce sens, il a souligné qu' »il faut avoir le courage de voir la réalité historique » et reconnaître la responsabilité de l’Etat. « Vous n’avez pas à avoir peur de la vérité, vous devez la contextualiser, car les années ont passé », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « vous n’avez pas à avoir peur de la vérité ».

L’Elysée a annoncé en mars la décision de Macron de déclassifier des documents jusqu’alors protégés par le secret de la défense avant 1971, environ une semaine après que le président français eut reconnu publiquement que l’avocat et leader nationaliste Ali Bumenyel avait été « torturé et assassiné » par l’armée française en 1957.

L’annonce de Bachelot intervient également au milieu des tentatives de Paris d’aplanir ses aspérités avec Alger, après la crise déclenchée par les déclarations de Macron dans lesquelles il a qualifié l’Algérie de « système politico-militaire » basé sur des « revenus historiques » et avec une « histoire officielle réécrite ». . »

En réponse, les autorités algériennes ont appelé leur ambassadeur à des consultations début octobre et ont interdit les vols militaires français dans leur espace aérien, une décision qui affecte les opérations militaires au Mali et dans d’autres pays du Sahel.

Par ailleurs, la présidence algérienne a qualifié ces propos d’« atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 braves martyrs qui ont sacrifié leur vie dans la résistance héroïque à l’invasion coloniale française » et le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a demandé à Paris de « décoloniser son propre l’histoire. « 

A lire également