Les émeutes en Nouvelle-Calédonie ont réapparu dimanche soir avec des attaques contre les forces de sécurité, des incendies criminels et des barrages routiers, après six semaines de mobilisations contre l'octroi du droit de vote aux citoyens français aux élections locales, qui se sont jusqu'à présent soldées par neuf décès.
« La nuit a été mouvementée et a été marquée par des perturbations sur tout le territoire, (ainsi que) sur les îles des Pins et de Maré, qui ont nécessité l'intervention de nombreux renforts », a indiqué le Haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie dans un communiqué publié sur son site Internet.
Les autorités ont indiqué que dans la capitale du territoire, Nouméa, plusieurs incendies ont été maîtrisés. Dans d'autres villes autour de la capitale, comme Dumbéa ou Paita, des incendies ont eu lieu dans des locaux et des véhicules de la Police Municipale et des voitures particulières, ainsi que « des maltraitances et des destructions ».
Par ailleurs, les pompiers ont maîtrisé « rapidement » un incendie à la mairie de Koumac, à l'extrémité nord de l'île principale. Sur l'île de Maré, les forces de sécurité ont également été attaquées. « L'action rapide et décisive des forces de l'ordre et des pompiers a permis de rétablir la situation dans tous ces endroits », a ajouté le Haut-Commissaire.
Le conflit a éclaté le 13 mai après le débat au Parlement français sur une réforme électorale accordant le droit de vote aux citoyens français. Le texte propose le droit de vote aux citoyens français résidant sur le territoire depuis au moins dix ans et a été initialement approuvé par l'Assemblée nationale mais le président du pays, Emmanuel Macron, a paralysé sa ratification pour ne pas « forcer » le crise.
Les Kanaks, et notamment l'alliance indépendantiste du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont dénoncé cette proposition comme un coup porté à leurs aspirations à un moment particulièrement critique des relations avec la France, après que l'alliance a boycotté le dernier référendum d'indépendance de 2021. , qui a abouti à la victoire des syndicalistes.