Paris (AFP)- La facture mondiale des importations alimentaires s’élèvera cette année à 1 940 milliards de dollars, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2021, en raison de la hausse des prix, selon les estimations de la FAO publiées le 11 novembre.

Le chiffre d’affaires des importations d’intrants agricoles, et notamment d’engrais, pourrait augmenter de 48%, ajoute le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui craint des conséquences dramatiques pour les pays les plus vulnérables qui souffrent déjà de l’insécurité alimentaire.

Dans son rapport semestriel sur « Food Outlook », l’agence onusienne prévient que les pays pauvres importateurs paieront plus mais obtiendront moins.

« L’essentiel de l’augmentation de la facture est due aux pays à revenu élevé », ce qui augmentera les volumes achetés, quelle que soit la hauteur des prix.

Les pays les plus vulnérables, en revanche, ont déboursé un montant similaire à celui de l’année dernière pour acheter de la nourriture, mais avec une baisse de « 10% en volume », selon ce rapport.

L’Afrique subsaharienne, qui souffre déjà de malnutrition, dépensera 4,8 milliards de dollars de plus pour ses importations alimentaires, même si les volumes importés seront inférieurs.


Le cargo Razoni, battant pavillon de la Sierra Leone, transportant du grain ukrainien, est vu dans la mer Noire au large de Kilyos, près d'Istanbul, en Turquie, le 2 août 2022.
Le cargo Razoni, battant pavillon de la Sierra Leone, transportant du grain ukrainien, est vu dans la mer Noire au large de Kilyos, près d’Istanbul, en Turquie, le 2 août 2022. © Yoruk Isik / Reuters

L’augmentation générale de la facture alimentaire est directement liée à la guerre en Ukraine, bien que la première augmentation significative de cette vague de hausse des prix se soit produite avec la reprise économique post-Covid.

Le conflit s’est déclenché fin février avec l’invasion russe de l’Ukraine, deux superpuissances agricoles qui représentaient 30 % du commerce mondial du blé et 78 % des exportations d’huile de tournesol.

Dans les pays importateurs, la hausse des prix est aggravée par la dépréciation de leur monnaie par rapport au dollar, principale monnaie sur les marchés internationaux.

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