MADRID, 20 janvier (EUROPA PRESS) –
Les autorités maliennes ont interdit ce mercredi une manifestation prévue cet après-midi dans la capitale du pays, Bamako, contre la présence de troupes françaises dans le cadre de l’opération Barkhane, la stratégie antiterroriste de la France pour la région du Sahel.
Le porte-parole du gouverneur de Bamako, Daniel Dembélé, a indiqué que la manifestation n’avait pas été autorisée en raison des restrictions imposées pour arrêter la contagion du coronavirus dans le pays.
L’interdiction a également été annoncée après que le président français Emmanuel Macron a indiqué qu’il prévoyait de réduire la présence militaire française dans la région du Sahel en Afrique. En ce sens, il a précisé que l’arrivée de forces spéciales d’autres pays européens dans la région permettra à Paris d’opérer des changements.
La présence des troupes françaises a provoqué la méfiance de la population locale, ainsi que de nombreuses critiques et protestations, tant dans la rue que via les réseaux sociaux.
Derrière l’appel à la contestation prévu ce mercredi se trouvent des membres du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif créé pour la période de transition après le coup d’État perpétré le 18 août dans le pays et dont l’objectif est de parvenir à le rétablissement d’un gouvernement civil.
Cependant, pour l’instant, la transition reste entre les mains de l’armée, qui a réaffirmé qu’elle restait déterminée à collaborer avec la France sur le terrain. La question de la présence des troupes françaises pourrait être une question de division au sein de la CNT, dont la direction a assuré « ne rien avoir à voir » avec la marche contre l’armée française, selon les informations du portail d’information Malijet.
Cependant, le mouvement derrière l’appel à la contestation a précisé que la présence française « n’a plus de raison d’être au Mali et qu’elle doit rentrer chez elle ».
Siriki Kouyaté, porte-parole du mouvement, a ainsi indiqué que sa position «ne changera pas» et que «la dissuasion est un faux combat». «Si la transition est crédible aujourd’hui, c’est grâce à nous. Nous ne sommes pas des Playstations télécommandées. Il y a des individus qui sont nés pour être esclaves et nous ne sommes pas de cette race. Nous avons deux types d’ennemis: ceux qui se cachent dans l’ombre à l’intérieur du pays et ceux qui sont sortis », a-t-il prévenu.
En ce sens, il a appelé à «se battre avec les mêmes armes». De son côté, Adama Ben Diarra, qui fait également partie de la CNT, a affirmé que l’objectif de la marche était « d’expulser l’armée française du territoire », qu’il accuse de « piller le pays et ses ressources ».