MADRID, 3 mars (EUROPA PRESS) –
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a lancé ce vendredi un appel au président français, Emmanuel Macron, pour discuter avec le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, de la nécessité de garantir que les élections du mois de décembre prochain sont « libres et transparents ».
Selon l’organisation, les deux dirigeants doivent aborder les « préoccupations urgentes » concernant les droits de l’homme dans le pays lors de la visite du président français dans ce pays africain le 4 mars, selon un communiqué.
« Les présidents Tshisekedi et Macron devraient souligner la nécessité que les prochaines élections au Congo respectent les normes internationales », a déclaré la directrice adjointe de Human Rights Watch pour l’Afrique, Carine Kaneza Nantulya.
« Il s’agit notamment d’assurer des conditions de concurrence équitables pour tous les candidats, une tabulation transparente des votes et une notification rapide des résultats », a ajouté Nantulya.
Les remarques du directeur adjoint pour l’Afrique interviennent après que les élections de 2018 ont été entachées d’irrégularités généralisées, notamment la suppression de candidats et d’électeurs, et des résultats officiels qui manquaient de crédibilité.
En ce sens, HRW a souligné que la situation des droits de l’homme au Congo reste grave, les conflits internes, la corruption et la mauvaise gouvernance contribuant aux abus endémiques, aux troubles politiques et au déplacement interne de 5,8 millions de personnes.
Pour cette raison, à l’occasion de la rencontre, l’ONG a demandé à Tshisekedi et Macron de discuter et de s’engager pour la promotion des droits de l’homme et de la justice au Congo, notamment pour que le gouvernement congolais mette fin à la répression par les autorités contre les manifestants pacificateurs, militants. et journalistes, et demander des comptes aux responsables.
« Les récentes arrestations arbitraires et les attaques contre la liberté d’expression et l’espace civique suscitent des inquiétudes à l’approche des élections de décembre, en particulier dans les provinces d’Itiru et du Nord-Kivu, où la loi martiale a déjà été utilisée pour éradiquer la dissidence », lit-on dans la lettre de l’organisation.
Entre-temps, HRW a appelé Macron à exprimer son soutien à un processus de médiation fondé sur les droits, dans lequel l’Union africaine et les dirigeants régionaux appellent le Rwanda à cesser de soutenir le groupe rebelle « abusif » du Mouvement du 23 mars (M23).
« Macron devrait écouter et prendre note des appels des groupes de la société civile congolaise et des mouvements de réparation africains pour des recours efficaces face aux héritages coloniaux (…) Les deux présidents devraient discuter de l’importance des réparations pour briser le cycle des abus et de l’impunité », a souligné Nantulia.
Le M23 est accusé depuis novembre 2021 d’avoir mené des attaques contre des positions de l’armée au Nord-Kivu, alors que les autorités congolaises et le M23 ont signé un accord de paix en décembre 2013 après avoir combattu avec l’armée depuis 2012, avec le soutien des troupes des Nations unies.