Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé jeudi d’expulser dix ambassadeurs, dont ceux des Etats-Unis, de la France et de l’Allemagne, en réponse à un appel conjoint à la libération de l’homme d’affaires et militant Osman Kavala, en prison provisoire pour quatre années.

La note des ambassadeurs, également signée par le Canada, le Danemark, la Finlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et la Suède, regrettait les « retards continus » du processus et remettait en cause l’équité du traitement réservé à Kavala, en faveur duquel a tranché la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Le gouvernement turc a déjà convoqué les dix ambassadeurs comme premier signe de malaise et ce jeudi Erdogan a haussé le ton, avec une menace voilée sur leur continuité. « J’ai dit à notre ministre des Affaires étrangères que nous ne pouvions pas nous permettre de l’avoir dans notre pays », a-t-il déclaré lors d’un événement public à Ankara.

En ce sens, il a été demandé qui ils sont pour prétendre donner des « leçons » à la Turquie, selon le journal « Hurriyet ».

Un tribunal turc a décidé la semaine dernière de prolonger la période de détention de Kavala, décidant que la prochaine audience pour son implication présumée dans la tentative de coup d’État de 2016 se tiendra le 26 novembre. La CEDH a statué en décembre 2019 en faveur du philanthrope, soulignant qu’il avait subi une détention arbitraire en Turquie depuis novembre 2017.

Kavala, visage bien connu de l’opposition au gouvernement turc, a été acquitté en février 2020 lors d’un procès alternatif pour avoir organisé et financé une manifestation environnementale dans le parc Gezi à Istanbul. Cependant, avant qu’il ne puisse sortir de prison, un nouveau mandat d’arrêt a été lancé contre lui pour « espionnage » et pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel ».

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