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Depuis la commune des Mureaux, au nord-ouest de Paris, le président français a dévoilé les points du projet de loi contre le séparatisme, qui vise à protéger les valeurs françaises et à étouffer l'islamisme radical dans l'œuf.

"Sans tabous, mais sans tomber dans le piège de l'amalgame". C'est ainsi qu'il faut parler de la question du séparatisme et de l'islam radical, a déclaré Emmanuel Macron au début de son discours. Accompagné de six de ses ministres, dont l'Intérieur, la Justice et l'Education, le président s'est exprimé pendant un peu plus d'une heure avant de répondre aux questions de la presse.

Macron a choisi Les Mureaux pour faire connaître sa stratégie. C'est une commune du département des Yvelines, à environ 35 kilomètres de Paris, et qui symbolise les difficultés de la banlieue et des quartiers «sensibles», comme on les appelle en France.

En réalité, sa stratégie est dirigée contre le séparatisme islamiste, en tenant compte des cinq axes qu'il a décrits de sa stratégie. Pour Macron, il est impératif "de définir la réalité de nos problèmes, ce qui aujourd'hui dans notre société met notre République en suspens, notre capacité à vivre ensemble et à leur faire connaître les décisions prises qui sont le fruit d'un travail méthodique depuis trois ans". .

Rapport de Paris: le président français a présenté un projet contre l'islam radical

Un plus grand contrôle des associations

Pour le président, c'est la même société et le gouvernement qui ont permis au séparatisme de se renforcer, avec des quartiers presque comme des ghettos où se concentrent misère et difficultés. C'est pourquoi c'est là que les messages contraires aux valeurs de la République ont réussi à pénétrer.

Par conséquent, l'un des piliers de la stratégie consiste à prendre des mesures d'ordre public pour apporter une réponse immédiate. D'une part, contrôler la neutralité des services publics. Cela signifie, par exemple, que les préfets de police peuvent abroger des décrets qui vont à l'encontre de la laïcité, comme dans les piscines publiques où des horaires ont été imposés uniquement aux femmes et d'autres aux hommes, allant à l'encontre de la diversité.

Il a également expliqué que tant les agents publics que ceux qui travaillent pour des entreprises déléguées au service public (par exemple les inspecteurs des transports publics) devront se conformer à cette neutralité.

Il y aura également un contrôle renforcé des associations dans tout le pays. Plusieurs d'entre eux proposent un certain nombre d'activités sportives, artistiques et linguistiques qui «sont en fait des stratégies d'endoctrinement». A cet effet, il sera vérifié qui les dirige, comment ils sont financés et les empêche de recevoir des subventions de l'Etat dans le cas d'associations qui prônent l'islam radical et qui peuvent être dissoutes et doivent rembourser les fonds reçus.

Les associations devront signer des statuts dans lesquels elles s'engagent à respecter les lois de la république et seront encouragées à passer au régime de la loi de 1905, qui définit la laïcité en France, pour une plus grande transparence financière. Tout cela sans violer le principe de la libre association, protégé par la loi.

Instruction obligatoire à partir de 3 ans

Le président Macron a accordé une grande partie de son discours au troisième pilier de sa stratégie: l'école, qui selon lui est "le cœur de la laïcité". Il a annoncé qu'à partir de septembre 2021, l'enseignement sera obligatoire à partir de trois ans. Seuls ceux qui doivent le faire pour des raisons médicales peuvent étudier à domicile. Il y aura une réglementation plus stricte des établissements d'enseignement qui ne sont pas sous contrat avec l'État: comment ils sont financés, qui enseigne les classes et quel programme éducatif ils suivent. L'État peut déclarer sa fermeture administrative et décréter la fermeture des écoles clandestines.

Un islam qui va de pair avec la République

Le président a évité de parler «d'un islam de France», formule que plusieurs ont utilisée auparavant. Pour lui et son gouvernement, l'idée est que l'islam soit un partenaire de la république, «un islam des lumières», selon lui. Il a expliqué que le dialogue doit être maintenu, avec les interlocuteurs des cultes dans les différentes préfectures à travers les régions.

Il a également annoncé la fin du système qui permettait aux imams et psalmistes de se former à l'étranger avant d'exercer en France, ainsi qu'aux imams qui viennent en France notamment de Turquie, d'Algérie et du Maroc pour pratiquer dans le pays. Désormais, les futurs imams seront formés en France, recevront des certifications et signeront une lettre de statuts dans laquelle ils déclarent respecter les principes et valeurs républicains. Cela se fera de concert avec le Conseil français du culte musulman.

A cela s'ajoute un investissement d'une dizaine de millions d'euros pour qu'il y ait plus de postes dans l'enseignement supérieur et la recherche sur la civilisation musulmane, afin d'avoir une meilleure connaissance de cette culture, de son histoire ainsi que de la langue arabe. Ceci dans le but de "ne pas laisser la compréhension de l'islam aux débats idéologiques et exclusivement politiques", a-t-il expliqué. Il a également annoncé la création d'un «institut scientifique de l'islam».

Renforcer la présence de l'Etat à travers la politique de la ville

Dans le cinquième et dernier point, Emmanuel Macron a évoqué "une présence plus large de la république" à l'entrée de chaque immeuble ", de chaque propriété d'intérêt social. Pour cela, le chef de l'Etat a désigné une série de mesures éducatives et plus d'investissements dans les villes. A cela s'ajoute «une plus grande présence des magistrats, juges et policiers» pour favoriser une plus grande proximité avec les citoyens.

De cette manière, il sera possible de mieux lutter contre la discrimination au travail, dans l'accès au logement et contre le racisme pour qu'il y ait plus d'égalité des chances.

Chacun de ces points fera l'objet d'un projet de loi qui sera présenté par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, et sa ministre déléguée chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, au Conseil des ministres le 9 décembre.

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