Le Premier ministre français Michel Barnier a accepté de retirer du projet budgétaire une mesure visant à augmenter les taxes sur l'électricité, l'une des nombreuses exigences que l'extrême droite lui avait demandées pour ne pas renverser son gouvernement en décembre par un motion de censure.
« J'ai décidé que nous n'augmenterons pas les taxes sur l'électricité dans le projet de loi de finances 2025 », a confirmé Barnier dans une interview au Figaro dans laquelle il a assuré qu'avec ces changements, les prix de fourniture baisseraient d'environ 14 pour cent.
Le Premier ministre a affirmé qu'avec ce changement, il répondait aux réticences déjà exprimées par plusieurs partis, même si c'était précisément l'une des principales revendications que la leader du Rassemblement national au Parlement, Marine Le Pen, lui avait transmise en personne. cette semaine. .
En fait, le parti d'extrême droite n'a pas tardé à crier victoire et à célébrer que « Barnier fasse marche arrière », comme l'a noté la porte-parole Laure Lavalette sur les réseaux sociaux. « Marine Le Pen ne laissera personne s'en prendre aux travailleurs français », a-t-il prévenu.
Le ministre de l'Economie, Antoine Armand, a reconnu ce jeudi dans un entretien à la chaîne BFMTV que le gouvernement était prêt à faire des « concessions » pour résoudre une situation « extrêmement grave », dans laquelle l'Exécutif ne tient qu'à un fil en n'ayant pas de majorité consolidée à l’Assemblée nationale.
L'arithmétique parlementaire n'est pas de son côté et le gouvernement a même spéculé sur un recours à nouveau à l'article 49.3 de la constitution pour établir les comptes publics, une manière qui lui permet d'éviter le vote mais qui ouvre la porte à une motion de censure.
Le Nouveau Front populaire de gauche a déjà clairement indiqué qu'il tenterait de renverser l'exécutif et Le Pen envisage cette possibilité, comme elle l'a elle-même déclaré à la sortie de sa rencontre avec Barnier lundi. Les « lignes rouges » de l'extrême droite comprennent également des mesures de soutien aux agriculteurs ou des propositions plus strictes en matière d'immigration.