Il demande de nommer « dans les plus brefs délais » un nouveau Premier ministre chargé de la formation du gouvernement

La présidence libanaise charge Hariri après sa démission et dit qu’il n’a pas accepté les changements à sa proposition

MADRID, 16 juillet (EUROPA PRESS) –

Le gouvernement français a regretté ce vendredi le « blocus politique délibéré » au Liban après la démission du premier ministre en charge, Saad Hariri, face à l’impossibilité de former un gouvernement et a annoncé qu’il convoquerait le 4 août une nouvelle conférence » en soutien à la population libanaise », coïncidant avec le premier anniversaire des explosions dans le port de la capitale, Beyrouth.

« La France prend acte de la décision du président du Premier ministre désigné, Saad Hariri, de démissionner pour former un gouvernement », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, ajoutant que « ce fait confirme le blocus politique que maintiennent délibérément les responsables politiques libanais ». dans le pays depuis des mois alors qu’il plonge dans une crise économique et sociale sans précédent. »

Ainsi, il a souligné qu’« il y a aujourd’hui une urgence absolue pour sortir de cette obstruction organisée et inacceptable, et qu’un gouvernement peut être formé au Liban », avant de souligner que « cela implique le démarrage immédiat des consultations parlementaires pour la nomination, comme dès que possible, d’un nouveau Premier ministre ».

« Ce gouvernement doit être en mesure de lancer les réformes prioritaires que la situation exige. Il doit également se consacrer à la préparation des nominations électorales de 2022, qui doivent se tenir de manière transparente et impartiale, selon le calendrier établi », a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Français.

A ce titre, il a souligné que « pour répondre aux besoins des Libanais, étant donné que la situation se dégrade de jour en jour, une nouvelle conférence internationale de soutien à la population libanaise sera organisée le 4 août, à l’initiative du président (Emmanuel Macron) soutenu par les Nations Unies ».

Hariri a annoncé sa démission jeudi, environ neuf mois après avoir été nommé à ce poste et face à son incapacité à former un gouvernement en raison de ses tensions avec le président Michel Aoun, après qu’ils n’aient pas réussi à s’entendre sur sa dernière proposition de la composition de l’exécutif.

« Après nos consultations, le président a exigé des modifications que je considère fondamentales dans la composition gouvernementale », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que la position d’Aoun n’a pas changé. mentionné.

« J’ai demandé au président s’il avait besoin de plus de temps pour réfléchir à la proposition et il m’a dit que nous n’allions pas nous comprendre. C’est pourquoi j’annonce ma démission. Que Dieu aide le Liban », a ajouté Hariri, faisant référence à la grave crise politique et économique dans celle que le pays est submergé.

De son côté, la présidence libanaise a indiqué via son compte officiel sur le réseau social Twitter que « Hariri n’était pas disposé à discuter des changements suggérés par le président » et a ajouté que le leader d’Al Mustaqbal « rejetait tout amendement sur les changements dans les ministères et leur répartition selon les sectes ».

« Le rejet du premier ministre nommé au départ en accord avec Aoun et l’idée de concertations pour faire évoluer les noms et les portefeuilles indiquent qu’il avait préalablement adopté la démission pour démissionner et qu’il cherchait des raisons pour le justifier. , malgré la volonté affichée par le président de faciliter sa tâche », a-t-il critiqué.

SESSION PARLEMENTAIRE « DÈS QUE POSSIBLE »

Enfin, la présidence libanaise a indiqué qu’à la suite de la démission d’Hariri, Aoun « fixera dès que possible la date d’un processus de consultations parlementaires » en vue de la sélection du prochain Premier ministre en charge, dont Hasan Diab, démissionnaire en août après les explosions de Beyrouth, il restera en fonction.

Au cours de l’après-midi de jeudi, des manifestants ont bloqué les grands axes routiers de la capitale et de la périphérie sud de la ville pour protester contre « le blocage par le président de la formation d’un gouvernement capable d’aider le peuple libanais », selon l’un des participants. de la protestation à l’agence de presse allemande DPA.

Hariri a été nommé Premier ministre nommé en octobre 2020, environ un an après avoir démissionné de son poste de Premier ministre aux côtés de son gouvernement au milieu d’une vague de mobilisations à l’échelle nationale sur la crise économique.

Sa nomination est intervenue après la démission de Diab en août 2020 à la suite de manifestations contre les explosions dans le port de la capitale, Beyrouth, qui ont fait plus de 200 morts et d’énormes dégâts matériels dans la ville.

Dans ce contexte, la Banque mondiale a déclaré le 1er juin que la crise économique au Liban est l’une des pires enregistrées dans le monde depuis le milieu du XIXe siècle, avec une chute drastique de près de 40 % du PIB par habitant depuis 2018.

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