Le gouvernement français a durci mardi son discours contre le Royaume-Uni dans le cadre du litige ouvert sur l’octroi de licences de pêche et a menacé de couper l’approvisionnement en électricité du territoire britannique, tout en demandant à la Commission européenne d’être « plus ferme » pour Londres remplir les engagements de l’accord sur le Brexit.

La pêche dans les eaux de la Manche était déjà en litige dans les négociations sur l’accord de retrait et continue de l’être après la sortie définitive du Royaume-Uni du bloc communautaire. Les autorités britanniques ont rejeté les demandes de pêche de la plupart des navires français qui les avaient demandées et le pouls politique augmente.

Le Premier ministre français Jean Castex, qui a comparu devant l’Assemblée nationale, a exhorté la Commission européenne à être « plus ferme » avec Londres sur la question de la pêche, pour tenter de chercher des soutiens pour un combat dans lequel Paris n’exclut pas d’invoquer l’arbitrage dans le cadre de l’accord sur le Brexit pour « obliger les Britanniques à tenir parole ».

L’exécutif français envisageait déjà des mesures de rétorsion depuis des jours et le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a évoqué ce mardi dans des déclarations à la radio Europe 1 la possibilité de limiter l’approvisionnement en électricité que le Royaume-Uni reçoit via le réseau installé. câbles sous le canal.

« Notre patience a une limite claire », a condamné Beaune, qui a fait allusion à « l’exaspération » des pêcheurs pour anticiper que la France puisse adopter des mesures concrètes dans les prochains jours, que ce soit au niveau national ou européen, si elle parvient à un compromis plus large de ses alliés.

Parmi les idées « imaginables », selon Beaune, figurent les « sanctions énergétiques ». « Le Royaume-Uni dépend de notre énergie et de nos avantages à l’exportation », a-t-il ajouté, anticipant ce qui pourrait l’attendre si la crise ne peut pas être résolue « de manière diplomatique ».

La France a déjà revendiqué dans les négociations du Brexit son droit de continuer à pêcher dans des zones appartenant au Royaume-Uni sur la base de l’activité des années précédentes. « Nous parlons calmement et gentiment depuis neuf mois. Nous avons un accord négocié par Michel Barnier qui doit être appliqué à 100 %, ce qui ne se fait pas », a déclaré le secrétaire d’Etat français.

Beaune, qui a considéré le Brexit comme un « échec » du « populisme », a défiguré la position du gouvernement de Boris Johnson, auquel il a reproché de croire pouvoir « vivre seul » et, en même temps, « critiquer l’Europe » .

A lire également