Les pays de l’Union Européenne ont reçu près de 399 000 demandes d’asile au premier semestre 2025, ce qui, selon les données publiées ce lundi par l’Agence de l’Union Européenne pour l’Asile (EUAA), représente une baisse de 23% sur un an. La France (20% des cas) et l’Espagne (19%) sont les pays du bloc qui ont reçu le plus de demandes.
Avec ces chiffres, la France (78 000) et l’Espagne (77 000) détrônent l’Allemagne en tant que pays ayant reçu le plus de demandes, une position que ce pays occupait depuis une décennie. L’EUAA attribue ce changement, entre autres facteurs, à la forte augmentation des demandes présentées par les Vénézuéliens — qui deviennent la nationalité avec le plus de demandes (+31%), surtout en Espagne –, face à la demande d’asile beaucoup plus faible des Syriens (-66%) suite à la chute du régime de Bashar al Assad.
Selon un communiqué, l’agence européenne explique que 93% des demandes présentées par les Vénézuéliens l’ont été en Espagne, pays qu’ils privilégient à leur arrivée, selon l’analyse de l’EUAA, en raison de la langue partagée, mais aussi d’une diaspora existante et de la “tendance des autorités espagnoles à leur accorder une forme nationale de protection”.
De plus, les Vénézuéliens ont accès à l’espace Schengen en tant que touristes sans avoir besoin de visa pour les voyages de courte durée, ce qui facilite leur entrée sur le territoire de l’UE. De fait, avec les Colombiens, ils sont la nationalité la plus représentée parmi les demandeurs d’asile arrivés dans l’UE sans visa (un quart du nombre total de demandeurs).
Après la France et l’Espagne, les pays comptant le plus de demandeurs au premier semestre 2025 sont l’Italie (64 000) et la Grèce (27 000). En tout cas, l’agence européenne précise que si dans le cas de la France le pourcentage reste stable, dans le reste des pays, le nombre de candidatures d’asile présentées a diminué par rapport à la même période de 2024 ; une baisse de 13% dans le cas de l’Espagne.
L’EUAA souligne également que la majorité des demandes ont été présentées par des ressortissants ayant de faibles taux de reconnaissance dans l’UE et rappelle que le nombre de demandes en attente de résolution en première instance en juin 2025 était de 918 000 cas.
Outre les Vénézuéliens, d’autres nationalités ont augmenté leurs demandes, y compris les Ukrainiens (16 000 dossiers). En tout cas, après les Vénézuéliens (49 000), ceux qui ont présenté le plus grand nombre de demandes au premier semestre de 2025 sont les Afghans (bien qu’avec une tendance à la baisse), les Syriens (25 000), les Bangladais (17 000) et les Turcs (17 000).