L'extrême droite dit à ces gens qu'ils sont « moitié moins français » que le reste de leurs compatriotes. Il veut « stigmatiser trois millions et demi de Français binationaux », a reproché Attal lors du dernier débat avant les élections législatives anticipées de ce dimanche.
« Vous créez des Français de seconde zone ! », lui a pour sa part lancé Olivier Faure, secrétaire général du Parti socialiste, présent au débat télévisé en faveur de la candidature du Nouveau Front populaire.
De même, Attal n'a cessé d'accuser Bardella d'avoir investi « plus d'une centaine de candidats » avec des dossiers racistes, antisémites et homophobes. « C'est près d'un sur cinq », a-t-il déclaré, au milieu des protestations du leader d'extrême droite qui l'a traité de « menteur ».
Bardella a reproché à ses adversaires d'avoir tenté de « jouer avec les peurs » des électeurs à quelques jours des élections. « Quand ai-je dit que les personnes ayant la double nationalité ne sont pas de vrais Français ? », a-t-il demandé.
Ainsi, bien qu'il ait indiqué qu'il ne remettait pas en question la double nationalité, il a en même temps défendu qu'une telle circonstance « pourrait poser problème et nécessiterait un renforcement des contrôles », en ce qui concerne, a-t-il dit, les questions de sécurité.
BARDELLA PROMET D'ÊTRE LE « PREMIER MINISTRE DES DROITS DES FEMMES »
En revanche, Bardella a promis de devenir le « premier ministre des droits des femmes », ce qu'Attal lui-même a rejeté après avoir estimé qu' »on ne peut pas faire confiance à l'extrême droite » sur ce type de questions.
« Dans tous les pays où l'extrême droite a pris le pouvoir, les droits des femmes ont systématiquement décliné », a déclaré le Premier ministre.
Bardella s'est défendu en affirmant que ni lui ni son parti n'étaient « d'extrême droite », même si Faure a rejoint Attal en déclarant qu'ils savaient « où il se situe ».
Le débat s'est poursuivi avec d'autres questions de société, comme le cas de la communauté LGTBI, où le candidat du Nouveau Front populaire a critiqué certaines déclarations du président Emmanuel Macron, dans lesquelles il considérait la transphobie « comme un objet de plaisanterie ». » , et a demandé « que toutes les différences soient acceptées ».
Attal, de son côté, a assuré avoir vécu des épisodes homophobes et qu'il avait « la chance » de s'être entouré d'un bon cercle social, après quoi il a promis « de ne discriminer personne » et que la société qu'il défend le fera. aura lieu « pour tous les Français ».
FAURE CRITIQUE À ATTAL DE BÉNÉFICIER AUX RICHES
Concernant le niveau de vie, Faure a reproché au candidat officiel d'avoir fait « beaucoup plus pour les riches », l'accusant de « vider les caisses de l'Etat » au profit des grandes entreprises.
« 70 milliards d'euros ont été versés chaque année aux grandes entreprises, aux grandes fortunes. Ils ont vidé les caisses de l'Etat. Je l'accepte, je veux que les super riches paient plus d'impôts. 92 % des Français paieront moins d'impôts qu'aujourd'hui. « , a ajouté.
De même, il a déclaré qu'il était « impossible » de vivre avec le salaire minimum, c'est pourquoi il a proposé une augmentation de 1 400 euros à 1 600 euros net, une proposition critiquée tant par Attal que par Bardella.
« Nous allons faire ce qui s'est passé en Espagne : en cinq ans, ils ont augmenté le salaire minimum de 47 pour cent. Nous proposons de l'augmenter de 14 pour cent, et vous pensez que nous ne pouvons pas le faire ? Aujourd'hui, vivre avec le salaire minimum c'est impossible », a-t-il ajouté.
Les Français se rendent ce dimanche aux urnes au premier tour des élections législatives convoquées par avance par le président Emmanuel Macron après les mauvais résultats de son parti aux élections européennes, remportées par l'extrême droite représentée par le Rassemblement national.
Selon les sondages, il s'agirait du scrutin principal parmi les Français, avec plus de 35 pour cent des voix, suivi par la coalition de gauche Nouveau Front populaire, qui obtiendrait 29 pour cent des suffrages. En troisième position se trouverait Renacimiento, le parti de Macron, avec près de 20 pour cent.