La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé ce lundi « inacceptable » que l’Australie rompe un accord de millions de dollars avec une compagnie maritime française pour favoriser une alliance avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, un geste que Bruxelles étudie pour analyser comment cela affectera les négociations commerciales entre l’UE et l’Australie.

« Il y a beaucoup de questions ouvertes auxquelles il faut répondre. L’un de nos États membres a été traité de manière inacceptable », a déclaré Von der Leyen dans une interview à la chaîne américaine CNN qui n’a pas encore été diffusée dans son intégralité mais dont elle est a publié un extrait.

« Nous voulons savoir ce qui s’est passé et pourquoi. D’abord clarifier ce qui s’est passé avant de revenir à la normale », a ajouté le chef de l’Exécutif communautaire, sans donner plus de détails sur les conséquences que Bruxelles envisage.

La Commission européenne est chargée de diriger les négociations commerciales au nom de l’Union européenne avec les pays tiers et, dans ce cadre, elle prévoit de tenir un nouveau cycle de négociations pour un accord de libre-échange avec l’Australie en octobre prochain.

Des sources de l’Exécutif communautaire ont évité de répondre ce lundi si Bruxelles envisageait de geler ces pourparlers, comme cela a été suggéré par la France, mais elles concèdent que la Commission analyse la situation pour évaluer « l’impact » de la nouvelle alliance entre les Etats-Unis, L’Australie et le Royaume-Uni dans les négociations commerciales.

Lors du dernier round de négociations commerciales avec l’Australie, en juin dernier, les parties ont fixé le prochain rendez-vous pour fin octobre, une date qui reste pour le moment inchangée dans le calendrier, comme l’a indiqué un porte-parole communautaire lors d’une conférence de presse depuis Bruxelles. .

Cependant, le porte-parole a indiqué que la Commission étudiait la situation mais a souligné que cet incident « n’implique pas directement » les Vingt-sept, mais un de ses Etats membres, donc l’Exécutif communautaire doit d’abord rassembler toutes les informations.

« Le collège des commissaires ne réagit jamais avec véhémence », a insisté le porte-parole en chef de l’exécutif communautaire, Eric Mamer, qui a rappelé que Von der Leyen avait eu l’occasion de rencontrer en bilatéral vendredi le président français Emmanuel Macron, en marge d’un sommet à Athènes des pays méditerranéens.

En outre, il est prévu que la question soit abordée par les ministres des Affaires étrangères de l’UE dans les prochaines heures, lorsqu’ils se réuniront pour un dîner informel à New York, lors de la réunion qui se tient chaque année en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.

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