Un tribunal français a rejeté l’appel de la peine de quatre ans de prison contre Rifaat al Assad, oncle du président syrien Bachar al Assad, confirmant ainsi sa condamnation pour blanchiment d’argent et détournement de fonds dans le pays arabe, selon l’ONG Sherpa.

Rifaat, 83 ans, a été condamné en 2020 à quatre ans de prison par un tribunal français pour détournement de fonds entre 1996 et 2016 en Syrie pour construire un empire immobilier majeur en Europe par le biais d’une organisation criminelle.

Le dossier contre lui en France a été ouvert en 2014 après des plaintes de l’organisation non gouvernementale Sherpa, qui lutte contre l’impunité des crimes économiques, car ses biens dépassaient largement les revenus déclarés.

Ainsi, ce mercredi l’ONG a informé par un communiqué qu’en raison du rejet de son recours, les avoirs retenus à Rifaat, d’une valeur de 90 millions d’euros, seront confisqués, comme le prévoit la loi adoptée en juillet 2021.

« Sherpa, à la pointe de la lutte contre la corruption internationale et les profits illicites depuis deux décennies, se félicite de cette décision : une avancée dans la lutte contre l’impunité liée à la corruption transnationale après de nombreuses années de signaux positifs progressifs envoyés à la fois par le système judiciaire et par le gouvernement français », a déclaré la directrice générale de l’ONG, Sandra Cossart.

L’ancien vice-président condamné du pays était le «bras droit» de son frère Hafez al Assad alors qu’il occupait la présidence entre 1971 et 2000 et a gagné le surnom de «le boucher de Hama» pour la répression sanglante d’un soulèvement antigouvernemental à Hama en 1982, un massacre qui fit entre 10 000 et 20 000 morts.

Rifaat al-Assad a fui la Syrie en 1984 après une tentative de coup d’État ratée qu’il a menée contre son frère. À sa mort, il s’est proclamé le successeur légitime, bien que Bachar al-Assad ait accepté la présidence.

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