Un tribunal condamne huit prévenus à des peines allant de 3 à 16 ans pour le meurtre du professeur Samuel Paty

Un tribunal de Paris a condamné huit prévenus pour le meurtre du professeur Samuel Paty en 2020 aux mains d'un jeune islamiste d'origine tchétchène à des peines comprises entre trois et 16 ans pour une décapitation ayant fait naître la menace du terrorisme jihadiste en France.

Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, les deux amis d'Abdulaj Anzorov, l'assassin tué par la police après le meurtre, ont été condamnés pour complicité à 16 ans de prison, selon la radio française France Info.

Boudaoud et Epsirkhanov ont accompagné Anzorov pour acheter le couteau dans la ville de Rouen, qui a ensuite été retrouvé sur les lieux du crime. Au cours du procès, tous deux ont défendu que le meurtrier abattu leur avait dit que c'était un cadeau pour son grand-père.

En revanche, l'un des responsables du lancement d'une campagne de cyberintimidation contre Paty, Brahim Chnina, père de l'écolière qui accusait l'enseignant d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet considérées comme obscènes, a été condamné par association de malfaiteurs terroristes à treize ans de prison. .

De même, le militant islamiste Abdelhakim Sefriui, qui a participé avec Chnina à la production et à la diffusion de vidéos sur Paty dans le but d'inciter à un sentiment de haine contre elle, a été condamné pour association délictuelle terroriste à 15 ans de prison.

Les quatre autres accusés dans cette affaire – Priscilla Mangel, Yusuf Cinar, Ismail Gamaev et Louqmane Ingar – ont été condamnés à des peines allant d'un à cinq ans de prison pour complot en vue de commettre des actes terroristes.

Gamaev, Ingar et Cinar, qui partageaient avec Anzorov un groupe Snapchat diffusant de la propagande djihadiste, ont été condamnés respectivement à cinq, trois et un an de prison. De son côté, Mangel, qui a échangé de nombreux messages avec le meurtrier sur les réseaux sociaux, a été condamnée à trois ans de prison.

Le procès pour le meurtre de Paty – professeur d'histoire-géographie à l'école de Conflans Sainte Honorine, située dans les Yvelines – s'est ouvert début novembre. L'enseignant a montré en classe quelques caricatures du prophète Mahomet dans le magazine satirique “Charlie Hebdo”, dessins répudiés par le monde musulman et de mémoire tragique pour les Français.

En décembre 2023, six autres prévenus, tous adolescents, ont été reconnus coupables de fausses accusations et d'organisation d'une association de malfaiteurs dans le but de provoquer des violences. Quatre d'entre eux ont vu leur peine avec sursis, dont la fille de Chnina, condamnée à 18 mois de prison.

Le meurtre du professeur de 47 ans a choqué la France et a conduit le président Emmanuel Macron à intensifier la surveillance et la répression contre l'activisme islamiste.

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