Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et de la France, Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron, attendent la déclaration mardi prochain « par toutes les parties au conflit » d’un nouveau cessez-le-feu dans les combats entre l’armée congolaise et le mouvement rebelle du le M23, tandis que le président africain a demandé à son homologue européen plus de pression pour accélérer un processus de paix que Macron préfère laisser pour l’instant entre les mains des institutions régionales africaines.

Macron est en RDC ce samedi dans le cadre de sa tournée africaine, dans ce qui est l’une des principales étapes de sa tournée. L’est du pays est depuis des mois le théâtre de combats entre l’armée congolaise et le groupe rebelle. Les affrontements ont déjà fait plus de 600 000 déplacés et généré une crise diplomatique entre la RDC et le Rwanda voisin, qui a démenti les accusations de ses liens présumés avec les rebelles.

Le président français a refusé de lier explicitement Kigali aux rebelles ce samedi, mais a fait référence à des déclarations antérieures du ministère français des Affaires étrangères, qui pointent du doigt le gouvernement rwandais. Macron a pointé le gouvernement rwandais pour demander aux autorités « d’assumer leur responsabilité » pour éviter que l’est du pays « ne devienne un butin de guerre ».

« J’ai été très clair dans ma condamnation du M23 et de ceux qui le soutiennent », a déclaré le président dans des déclarations rapportées par les médias nationaux avant d’évoquer le processus de paix régional dans lequel le président angolais, Joao Lourenço, agit comme médiateur. « La solution », a-t-il déclaré, « ne peut pas venir de France ».

De son côté, le président congolais a averti que les combats compromettent gravement le calendrier électoral en vue de la tenue d’élections générales dans le pays, initialement en décembre de cette année.

« Le gros problème auquel nous sommes confrontés dans le nord est que nous avons besoin de sécurité pour pouvoir continuer le processus électoral. Sinon, nous risquons d’avoir un retard considérable qui affectera la date des élections », a-t-il indiqué.

De même, Tshisekedi a publiquement demandé à Macron une plus grande activité française dans la résolution de la crise dans l’est du pays. « Les messages du président français sont satisfaisants mais ils restent théoriques. Je demande à la France de faire pression là-dessus », a-t-il ajouté dans des propos également recueillis par Radio France Internationale (RFI).

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