Les présidents de la France et de l’Algérie, Emmanuel Macron et Abdelmayid Tebune, ont prôné ce jeudi à l’issue d’une réunion de renforcer la collaboration et de regarder vers de « nouveaux horizons », qui passeront implicitement en revue un passé que le président français a qualifié d' »hérité ».

Macron a entamé une visite de trois jours en Algérie avec laquelle il veut tisser des ponts après de nombreux désaccords. « Nous avons un passé commun, complexe, douloureux », a-t-il reconnu lors d’une apparition publique sans questions avec son homologue.

Pour Macron, « l’objectif essentiel » du voyage est de « construire un avenir » en commun, ce qui signifie aussi « affronter le passé de front, avec beaucoup d’humilité » et « un désir de vérité, de mémoire et d’histoire ».

A cette fin, il a annoncé la création d’une commission mixte d’historiens qui examinera les archives et fera la lumière sur la période la plus conflictuelle entre la France et l’Algérie, celle qui va du début de la colonisation à la fin de la guerre. Ils travailleront, selon Macron, « sans tabous ».

Cette année marque précisément le soixantième anniversaire des accords d’Evian qui ont mis fin à plus de sept ans de guerre contre les forces françaises et à l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962.

Tebune a également reconnu que les deux pays ont une « histoire commune », mais a convenu avec le président français qu’il était temps « d’aller de l’avant » dans le but d' »intensifier » les relations à court terme.

Le président algérien a qualifié les premiers résultats de cette visite d' »encourageants », faisant allusion à la création de commissions intergouvernementales et à l' »intensification » prévisible des visites croisées de haut niveau.

Les deux dirigeants ont également discuté des questions internationales et régionales actuelles, domaine dans lequel Tebune a inclus la Libye, le Mali, le Sahel et le Sahara occidental. Dans ce dernier cas, l’Algérie est le principal allié du Front Polisario.

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