La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) du groupe indépendantiste kanak de Nouvelle-Calédonie, organisation que les autorités françaises accusent d'avoir fomenté les troubles enregistrés ces derniers mois, a assuré mardi qu'elle n'arrêterait pas les manifestations tant que les sept dirigeants n'auraient pas été arrêtés et transférés sur le continent. La France revient sur le territoire.
Plusieurs hauts responsables du groupe ont indiqué qu'il était urgent que soit opéré « le rapatriement rapide de tous », mais surtout du leader indépendantiste de l'organisation, Christian Téin, comme ils l'ont affirmé lors d'une conférence de presse, selon les informations de le journal 'Les Nouvelles Calédoniennes'.
« C'est la condition du retour au calme », a expliqué le groupe, qui bénéficie du soutien de nombreuses organisations, dont les syndicats. Le secrétaire général du CCAT, Dominique Fochi, a souligné que le peuple kanak vit « 171 ans de colonisation et de relations chaotiques, y compris des révolutions ».
« Aujourd'hui, nos camarades sont à Paris, comme beaucoup de dirigeants des révolutions passées. L'histoire se répète », a-t-il déclaré à propos des sept membres du CCAT transférés à Paris, la capitale française.
Il a toutefois appelé la population à agir avec « modération » et a souligné qu'elle n'a jamais appelé à des incendies criminels : « Nous ne sommes pas des terroristes ».
Les émeutes ont refait surface en Nouvelle-Calédonie après six semaines de mobilisation contre l'octroi du droit de vote aux citoyens français aux élections locales. Pour l’heure, on dénombre près d’une douzaine de morts dans le contexte de la vague d’affrontements depuis le 13 mai dernier.
Le conflit a ensuite éclaté après le débat au Parlement français sur une réforme électorale accordant le droit de vote aux citoyens français de Nouvelle-Calédonie résidant sur le territoire depuis au moins dix ans. Cette mesure, approuvée par le Parlement français, a dû être pour l'instant paralysée par le président Emmanuel Macron, en raison de l'aggravation de la crise.
Les Kanaks, et notamment l'alliance indépendantiste du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ont dénoncé cette proposition comme un coup porté à leurs aspirations à un moment particulièrement critique des relations avec la France, après que l'alliance a boycotté le dernier référendum d'indépendance de 2021. , qui s'est soldé par une victoire des syndicalistes.