Il reste douze jours avant le second tour de l’élection présidentielle en France et la campagne sur le terrain se poursuit pour les deux candidats. Marine Le Pen était à Vernon, à une soixantaine de kilomètres de Paris, et Emmanuel Macron à Mulhouse, en Alsace. Une journée de foule, d’échanges et d’interrogations pour l’actuel président, et une conférence de presse pour le candidat d’extrême droite.

Les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle française se sont affrontés mardi 12 avril à plus de 500 kilomètres l’un de l’autre, notamment sur la possibilité de changer la Constitution sans passer par le Parlement.

Marine Le Pen a déclaré vouloir « redynamiser » les institutions et le fonctionnement démocratique du pays, lors d’une conférence de presse qu’elle a donnée à Vernon (Eure), à ​​une soixantaine de kilomètres de la capitale. Elle défend la représentation proportionnelle intégrale aux élections législatives pour répondre à la « crise démocratique », et propose le référendum d’initiative citoyenne.

Or, pour mener à bien ces projets, il faudrait passer par l’article 89, qui stipule que le texte doit d’abord être approuvé dans des termes identiques par les députés et les sénateurs – là où il ne dispose pas de majorité politique – avant d’être soumis à tous les électeurs. .

Ce n’est pas « vrai qu’on puisse revoir la Constitution directement », avait répondu Emmanuel Macron lors de son déplacement à Mulhouse : « Il faut d’abord passer par les deux chambres (parlementaires), c’est notre Constitution qui le prévoit et la Constitution, il faut respectez-le. » « Cela signifie rassembler toutes les forces politiques », a-t-il dit, évoquant sa réforme constitutionnelle promise en 2017 mais avortée deux ans plus tard après l’opposition du Sénat majoritairement de droite.

Convergence sur le septennat

Les deux opposants ont chacun défendu le retour de la législature de sept ans.

Marine Le Pen le veut « non prolongeable », alors que, pour Emmanuel Macron, un septennat est « un bon rythme pour la présidentielle » et « un bon répit par rapport au rythme des législatives », défendant « la caractère renouvelable.

Le mandat du président de la République a été ramené de sept à cinq ans à partir des élections présidentielles de 2002, après le référendum remporté par le « oui » (73,21 %) deux ans plus tôt.

Vers un abandon de la réforme des retraites ?

L’enjeu de la campagne entre les deux finalistes continue d’être de capter l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), dont la candidature sous la bannière de l' »Union populaire » a obtenu près de 22% des suffrages exprimés.

Pour rassurer cet électorat, et plus largement les Français inquiets pour leur pouvoir d’achat et leurs conditions de vie, Emmanuel Macron s’est dit prêt à modifier ce qui était considéré comme la principale proposition de son programme : la réforme des retraites.

Dans un entretien accordé lundi à la chaîne BFM TV, le président sortant a affirmé que le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans n’était pas « un dogme », qu’il mènerait une large consultation sur le sujet et qu’il modifier son projet s’il cause « trop ​​d’angoisse »

« Mon projet reste mon projet, je ne vais pas dire ici que je change d’avis du jour au lendemain, cependant, je suis ouvert à la discussion », a déclaré mardi Emmanuel Macron.

En réponse aux déclarations de son adversaire, Marine Le Pen a parlé de manœuvre : « On ne peut pas être aussi vague quand on est président sortant et candidat à sa réélection. »

Avec l’AFP et les médias locaux

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