MADRID, 2 février (EUROPA PRESS) –

Le parquet français a demandé ce mardi un an de prison avec sursis contre l’ancien Premier ministre Edouard Balladur (1993-1995), ainsi qu’une sanction financière de 50000 euros pour son implication dans un réseau de financement illégal de sa campagne présidentielle frustrée de 1995 avec l’argent provenant des ventes d’armes au Pakistan et en Arabie saoudite.

Le procureur général, François Molins, a demandé que Balladur soit reconnu coupable parce qu’il était au courant «de l’origine illégale des fonds», tout comme son ancien ministre de la Défense, François Leotard, pour qui ils ont demandé une peine de deux ans de prison. et 100 000 euros.

L’affaire dite Karachi a déjà fait six condamnés, dont l’ancien directeur de campagne Balladur, Nicolas Bazire, ou l’ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres (2004-2007).

Balladur – 91 ans – et Justaucorps – 78 ans – qui n’étaient pas présents pour des problèmes de santé, ont toujours démenti ces accusations, rappelle le journal «Ouest France».

Cependant, Molins a défendu que l’attitude des deux accusés pendant les deux semaines qu’a duré le procès, « évitant les questions » avec des « divagations politico-diplomatiques » ou des « généralités », montre même qu’il y a encore des « questions en suspens » et que jusqu’à présent seule «une petite partie» d’un «problème beaucoup plus vaste» a été observée.

« On entend parler de tout et même du contraire. S’il y a quelque chose qui est évident, c’est qu’il y a forcément des menteurs », a souligné Molins.

Les enquêtes sur l’affaire Karachi ont débuté après la mort de onze ingénieurs français lors d’une attaque menée en 2002 dans la ville de Karachi, au Pakistan, imputée par les autorités à des miliciens islamistes.

Cependant, il est apparu plus tard qu’il pouvait s’agir d’un acte de vengeance de la décision du président français de l’époque, Jacques Chirac, ordonnant la fin du paiement des commissions liées à l’accord susmentionné.

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