La société française Alstom fournira les trains de la ligne à grande vitesse marocaine entre Kénitra et Marrakech, la deuxième du pays, et prévaut ainsi sur les propositions d'autres sociétés telles que CAF, Talgo et Hyundai Rotem.
Le Maroc considère Alstom comme la « proposition privilégiée » pour la fourniture de 18 trains Avelia Horizon à l'Office national des chemins de fer marocains (ONCF). « Ce modèle à deux étages a fait pencher la balance en faveur d'Alstom, puisque les modèles proposés par CAF, Talgo et Hyundai Rotem sont des trains à un seul étage », a expliqué une source de l'ONCF citée par le portail d'information marocain Hespress.
Le contrat, d'une valeur estimée à 10 milliards d'euros, fait partie de ceux convenus lors de la visite d'État de la semaine dernière du président français Emmanuel Macron, bien qu'il n'ait pas encore été signé.
Après l'annonce de cette décision, les autres soumissionnaires pourront faire appel dans le délai imparti et une fois épuisé, le contrat sera formellement signé. Rabat espère que les trains circuleront avant la Coupe du monde 2030 qu'elle accueille avec le Portugal et l'Espagne comme co-organisateurs.
« Alstom est ravi d'avoir été choisi comme option privilégiée par l'ONCF pour le train à grande vitesse », ont déclaré des sources de la société française elle-même, citées par la chaîne BFMTV. « Les trains Avelia Horizon de nouvelle génération sont ceux dont le coût par siège et le cycle de vie sont les plus compétitifs du marché actuel et améliorent considérablement l'expérience des passagers », ont-ils ajouté.
La France devrait contribuer en partie au financement du projet, comme elle l'a déjà fait avec la construction de la première ligne à grande vitesse marocaine, entre Tanger et Casablanca. Paris a contribué à hauteur de 51 % au coût de 2 milliards d'euros du projet, inauguré en 2018. Par ailleurs, Alstom possède deux usines au Maroc.
UN NOUVEAU CHAPITRE DANS LA RELATION BILATÉRALE
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que la récente visite de Macron au Maroc a ouvert « un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales entre les deux pays.
Il a notamment souligné la déclaration signée par Macron et le roi Mohamed VI. « Cette déclaration met en avant les domaines prioritaires de coopération, notamment les énergies renouvelables ou l'amélioration des infrastructures ferroviaires ou maritimes », a souligné Bourita dans une interview publiée ce dimanche par le magazine français « Le Point ».
Le respect de cette déclaration d'intention relèvera de la responsabilité d'une commission de contrôle relevant directement des deux chefs d'Etat, a rappelé Bourita, qui s'est montré optimiste quant à la mise en œuvre de grands projets, comme la grande vitesse ou l'hydrogène vert « avec un esprit nouveau ». de collaboration. »
Bourita a également souligné que la France s'aligne aux côtés du Maroc dans le conflit du Sahara occidental avec son soutien au plan d'autonomie proposé et à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le territoire. Ainsi, a-t-il rappelé, « près de 20 des 27 membres de l'UE soutiennent cette position ».
Au niveau mondial, plus de 112 pays soutiennent le plan marocain d'autonomie, dont les États-Unis et d'importants pays africains, selon Bourita. « Toutes les conditions sont réunies pour avancer », a-t-il souligné.