L'Algérie prend des mesures "réciproques" contre la France après avoir exigé un visa aux Algériens avec un passeport diplomatique

Le gouvernement de l’Algérie a annoncé lundi qu’il prendrait des mesures “réciproques” contre Paris après que les autorités françaises ont décidé d’exiger un visa d’entrée aux citoyens algériens qui ont un passeport diplomatique, dans le dernier épisode de semaines de tensions entre les deux pays.

L’Algérie “répondra par une stricte application de la réciprocité dans la mesure où la partie française ne respecte pas ses obligations et ses engagements”, explique une déclaration du ministère algérien des Affaires étrangères recueillie par l’agence de presse APS.

Deux jours seulement après que le journal français ‘Le Figaro’ a rendu public la mesure de Paris, le portefeuille ministériel a montré son “grand étonnement” en ce qui concerne “l’évolution récente” des annonces faites par les autorités françaises sur la question des visas.

Ainsi, il a critiqué que “la communication française sur cette question semble maintenant s’inscrire dans une pratique curieuse et douteuse consistant à organiser des filtrations brunes aux médias sélectionnés par les services du ministère de l’Intérieur français et de la Direction générale de la police française”.

“C’est maintenant grâce à ce canal inhabituel que les décisions françaises sont annoncées, avec manque de respect pour les pratiques diplomatiques établies et en violation tout aussi totale des dispositions de l’accord algérien de 2013 qui établit l’exemption des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service”, a-t-il récriminé.

En ce sens, Alger a assuré que, “jusqu’à aujourd’hui et en violation flagrante des dispositions” dans ledit accord, il n’a reçu aucune notification officielle de la partie française par le biais de “la seule voie valide dans les relations entre les États, en l’occurrence la voie diplomatique”.

Il a également souligné que le directeur commercial de l’ambassade de France à Alger, qui a été convoqué jusqu’à quatre reprises, a déclaré à plusieurs reprises les instructions du ministère français des Affaires étrangères. “” À ce jour, il n’a pas été en mesure de répondre aux demandes formelles pour donner des explications sur cette question “, a-t-il ajouté.

Enfin, le gouvernement algérien a rappelé que “c’est la partie française qui a l’entière responsabilité des premières violations de l’accord de 2013 sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeport diplomatique”. “Dès qu’ils se sont produits, ces violations ont fait l’objet d’une déclaration officielle qui les déplore et tenant la partie française”, a-t-il déclaré.

C’est pourquoi il a “rejeté, par fondamentalement inexact et faux, la déclaration française selon laquelle l’Algérie a été la première à violer ses obligations en vertu de l’accord de 2013”. Cependant, il a considéré que “en pratique” l’exécutif français “a tendance à geler ou à suspendre” le pacte susmentionné “, évitant soigneusement les responsabilités et les conséquences”.

La mesure de la France est intervenue après que le gouvernement français a promis des mesures de représailles après avoir convoqué le directeur commercial algérien à Paris pour dénoncer la décision “injustifiée et injustifiable” d’Alger d’expulser quinze fonctionnaires français dans des missions de renforcement temporaires.

D’un autre côté, les autorités du pays de Maghreb ont dénoncé “des échecs flagrants et répétés par la France dans le respect des procédures établies” pour les nominations diplomatiques, qui se seraient produites tandis que Paris nie l’accès à leur territoire aux Algériens atteints de passeport diplomatique et que deux consuls généraux et sept autres consuls aient été sans leur accréditation depuis plus de cinq mois.

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