La rencontre entre les ministres de la défense de la France et du Royaume-Uni qui était prévue cette semaine a finalement été annulée en raison du malaise de la France face à la signature de l’alliance militaire AUKUS (Australie, Royaume-Uni et États-Unis) qui a conduit à la annulation d’un contrat millionnaire entre la France et l’Australie pour la construction de sous-marins nucléaires.

Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, et son homologue française, Florence Parly, devaient se rencontrer à Londres pendant deux jours lors du Conseil franco-britannique, désormais victime de la crise diplomatique, le coprésident du forum, Lord Ricketts, a informé. Ricketts a expliqué qu’il serait « reporté à une date ultérieure », rapporte le journal britannique ‘The Guardian’.

La France a appelé ses ambassadeurs à Washington et Canberra pour des consultations après la découverte de l’accord, résultat de six mois de négociations secrètes pour l’acquisition de la technologie des sous-marins nucléaires britanniques et américains.

Le gouvernement français a annoncé ce dimanche que son président, Emmanuel Macron, s’entretiendrait par téléphone avec son homologue américain, Joe Biden, pour aborder la « grave crise » liée à la suspension des contrats de sous-marins nucléaires entre l’Australie et la France.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué que la conversation aura lieu « dans les prochains jours », bien qu’il n’ait pas précisé quand ce sera, afin « d’avancer » dans la crise diplomatique déclenchée cette semaine.

L’initiative de régler le conflit serait venue de Biden, après que Paris a appelé les ambassadeurs de France à Canberra et Washington pour des consultations et que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé ce samedi qu’il était « faux » que la France ait été consultée sur l’alliance militaire.

« Nous voulons des explications », a demandé Attal dans une interview à la chaîne de télévision BFMTV.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont annoncé mercredi un nouvel accord tripartite sous l’acronyme AUKUS – acronyme du nom des trois pays en anglais – avec lequel ils cherchent à développer un partenariat sur la sécurité, qui leur permet de partager technologie et garantir leur cybersécurité, en plus de développer une série de systèmes à longue portée et sous-marins.

Paris a vilipendé le gouvernement de Canberra peu après la parution de la nouvelle, « un coup de couteau dans le dos », car il considère que « c’est une décision contraire à l’esprit et à la lettre de coopération entre la France et l’Australie, fondée sur une relation de confiance politique et le développement d’une base industrielle et technologique de défense ».

L’entrée de l’Australie dans cet accord avec les Américains et les Britanniques leur autorise, entre autres, l’accès à la technologie pour le développement de sous-marins nucléaires, laissant ainsi de côté l’accord entre Canberra et Paris.

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