MADRID, 24 (PRESSE EUROPÉENNE)

L’Assemblée nationale de France (chambre basse) a rejeté ce lundi une motion de censure contre le gouvernement présentée par la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes), dirigée par La Francia Insumisa, et que le Groupe national d’extrême droite de Marine Le Pen a pris en charge.

La motion de censure a finalement recueilli 239 soutiens, ne laissant que 50 des 289 nécessaires pour aller de l’avant. En fait, depuis Nupes, ils ont averti qu’après ce vote, le président du pays, Emmanuel Macron, et sa première ministre, Élisabeth Borne, sont « plus faibles que jamais ».

« Il ne manquait plus que 50 voix pour censurer le gouvernement. Le temps est venu de faire grandir les Nupes pour en finir avec le ‘macronisme’ et construire un avenir commun », a déclaré Manuel Bompard, député de La Francia Insumisa, sur son profil Twitter.

Avant le vote, Le Pen avait annoncé au Parlement français qu’elle voterait en faveur de la motion de censure, un moment dont elle a également profité pour souligner que Borne est « usée » et l’accuser d’organiser une sorte du « jeu des trônes » au sein de l’exécutif.

En réponse à cette annonce, Borne s’est demandé avec une certaine ironie si l’alignement du Groupe national sur la motion Nupes signifiait que Le Pen elle-même serait assise à la même table que des dirigeants de la gauche française, comme Mathilde Panot, de La Francia Insumisa. , ou Cyrielle Chatelain, leader des Verts.

« Ce qui est recherché, c’est le désordre au prix d’une alliance contre nature », a récriminé le Premier ministre, qui a reconnu ne pas imaginer « un seul instant » que Le Pen et l’extrême gauche pourraient gouverner ensemble.

Le vote a été présenté par le Nupes après que l’exécutif a profité de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’approuver sans vote un projet de loi de finances, pour donner le « feu vert » à la première partie du budget de l’État 2023.

En effet, Borne a reconnu qu’il était « nécessaire » d’exécuter les budgets au prix de devoir faire face à une motion de censure. « Ce sont des décisions difficiles, mais elles sont nécessaires », a affirmé le chef de l’exécutif français.

L’Agrupación Nacional et Nupes ont présenté des motions de censure qui, cependant, depuis leur conception, avaient peu de chances d’aboutir en raison du refus de Los Republicanos, qui a empêché la publication des comptes.

C’est la première fois qu’un gouvernement fait face à trois motions de censure le même jour. A partir de 21h30, une troisième motion sur le budget de la Sécurité sociale présentée par le socialiste Jérôme Guedj est prévue.

Le pouls parlementaire arrive au milieu d’une vague de mobilisations sociales contre le président Macron et son administration, principalement en raison des grèves dans les raffineries et des protestations qui exigent, entre autres actions, des augmentations de salaire qui compensent la hausse des prix dans ce dernier année. .

Avec Macron à l’Elysée, le Gouvernement recourait déjà au 49.3 de la Constitution début 2020, pour mener à bien une réforme controversée des retraites qui, finalement, a été suspendue lors de la pandémie de COVID-19. S’il passe la procédure actuelle, le plan budgétaire ira directement entre les mains du Sénat.

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