L’une des conséquences les plus visibles de la diffusion des idées d’extrême droite est l’utilisation du terme islamo-gauchisme, popularisé par le politologue Pierre-André Taguieff en 2002 et qui désigne une sorte de pacte entre l’islamisme et les partis de gauche.
Frédérique Vidal, alors ministre de l’Éducation, est devenue la protagoniste d’une polémique en février 2021 en annonçant son intention de commander des recherches au sein des universités, notamment dans les études postcoloniales, pour défendre l’indépendance et la liberté académiques contre une éventuelle infiltration d’islamo-gauchistes.
Darmanin a également accusé en 2020 le parti de gauche France Insoumise (LFI) d'être lié à l'islamo-gauchisme, terme utilisé contre ceux qui soutiennent le peuple palestinien, défendent l'antiracisme ou la diversité religieuse, explique Gresh.
« Il est clair qu'il existe en France une alliance entre l'extrême droite, la droite, y compris Macron, et une partie même de la gauche, côté socialiste, qui pensent que les musulmans constituent une menace profonde pour notre mode de vie », ajoute-t-il, ajoutant que ce sentiment s'est accru en raison de la situation dans la bande de Gaza.
LA QUESTION DES QUARTIERS
En décembre 2023, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé aux autorités françaises de mettre fin aux contrôles de police à motivation raciste. « La France ne peut pas continuer à discriminer d'innombrables personnes qui font l'objet de pratiques illégales tout en prétendant défendre les 'principes républicains' comme pierre angulaire de sa politique », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les demandes de l'ONG interviennent quelques mois après qu'un policier a abattu Nahel, un adolescent de 17 ans d'origine algérienne qui vivait à Nanterre, en banlieue parisienne. Sa mort a déclenché une vague de protestations qui a placé les banlieues, les quartiers périphériques des villes, au centre du débat.
Selon un rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publié en 2023 avec des données de 2019 à 2020, 10 % de la population française est migrante et un tiers a un lien avec la migration car il est descendant. ou troisième génération.
« Les Maghrebs et les Subsahariens qui ont constitué la majorité des migrants ces 60 dernières années viennent directement des anciens territoires français », explique Zuber, faisant allusion à des pays comme l'Algérie, assurant que ces communautés ont « de plus grandes difficultés économiques ».
Les migrants vivent généralement dans ces quartiers qui ont historiquement connu des taux de criminalité plus élevés, des taux de pauvreté élevés, des infrastructures de moins bonne qualité et des communications médiocres avec le reste des villes. Cette mauvaise qualité de vie crée un terrain propice à la radicalisation.