La France a convoqué ce mardi son ambassadrice en Azerbaïdjan, Anne Boillon, pour des consultations pour protester contre les « actions unilatérales » que Bakou a menées ces derniers mois et qui, selon Paris, ont porté atteinte à la relation bilatérale.
Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que le président Emmanuel Macron avait reçu Boillon pour exprimer son désaccord avec les dernières actions menées par Bakou. « Il a exprimé le souhait que la partie azerbaïdjanaise clarifie ses intentions », a-t-il ajouté.
« La France réitère son soutien à la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, dans le respect du droit international et de l'intégrité territoriale des deux pays. Cette normalisation bénéficiera aux deux pays et à l'ensemble de la région », a-t-il conclu.
L'Azerbaïdjan a demandé en janvier à la France de mettre fin à son « intervention dans les affaires intérieures » du pays après les critiques de Paris sur l'arrestation en décembre par les autorités azéries d'un Français soupçonné d'espionnage.
Le détenu, identifié comme Martin Rayan, a été arrêté le 4 décembre 2023 pour soupçon d'espionnage. Par la suite, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié cette arrestation d'« arbitraire » et a exigé sa libération « immédiate ».
Bakou a annoncé l'expulsion de deux diplomates pour avoir rendu visite au détenu, arguant qu'ils menaient des actions « incompatibles » avec leur statut diplomatique. De son côté, la France a déclaré deux diplomates azéris « persona non grata » et a déclaré qu'elle rejetait « catégoriquement » les accusations de l'Azerbaïdjan.
Les relations diplomatiques entre les deux pays sont tendues depuis que la France s'est imposée comme un allié clé de l'Arménie, avec laquelle l'Azerbaïdjan entretient un différend sur la région du Haut-Karabakh, qu'il a finalement réussi à récupérer après une offensive lancée en septembre.
Le Haut-Karabakh est un territoire d'environ 4 400 kilomètres carrés du Caucase du Sud récupéré par l'Azerbaïdjan lors d'une offensive militaire de seulement 24 heures qui a débuté le 19 septembre, après les guerres de 1988 à 1994 et celle de 2020. Jusque-là, la zone, à majorité arménienne , était sous le contrôle des forces pro-arméniennes depuis plus de trois décennies malgré le fait que la communauté internationale reconnaissait la région comme souveraineté azérie.