La CIJ permettra à la France, au Royaume-Uni et à cinq autres États d'intervenir dans le cas du génocide en Birmanie

La Cour internationale de Justice (CIJ) a décidé ce mercredi qu'elle autoriserait l'Allemagne, le Canada, le Danemark, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les Maldives à intervenir dans la plainte présentée par la Gambie en novembre 2019 afin que la principale instance judiciaire de l'ONU juge le prétendu génocide de la population Rohingya dans ce pays asiatique.

Le tribunal a décidé « à l'unanimité » que les déclarations d'intervention, enregistrées en novembre 2023, « sont recevables » dans la mesure où elles font référence aux dispositions de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, selon un communiqué.

Ainsi, elle a indiqué que les sept Etats intéressés « pourront présenter leurs observations écrites au sujet de leurs interventions » et que la Cour « déterminera ultérieurement s'ils sont autorisés à présenter des observations au cours de la procédure orale ».

La Gambie est devenue le premier pays à dénoncer un autre pays sans lien direct avec les crimes présumés fondés sur la Convention sur le génocide. Cette démarche, fruit de l'implication personnelle de l'ancien ministre de la Justice Abubacarr Tambadou après avoir visité les camps de réfugiés Rohingyas à Cox's Bazar, au Bangladesh, et de son expérience de travail au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour le génocide dans ce pays africain, », déclare-t-il avec le soutien d'un grand nombre d'États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Une mission d'enquête de l'ONU créée en 2017 a conclu que la campagne militaire menée en 2017 par l'armée birmane, qui a expulsé 730 000 Rohingyas vers le Bangladesh, avait comporté des « actes de génocide ». Le gouvernement a rejeté ces conclusions, les qualifiant de « biaisées et erronées », affirmant que sa répression était dirigée contre les rebelles qui avaient perpétré les attaques. La CIJ, de son côté, a rejeté les objections des autorités birmanes contre la plainte gambienne, se déclarant compétente pour juger l'affaire, même si la date du procès est actuellement inconnue.

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