Le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby, a accusé mardi le président de la France, Emmanuel Macron, après avoir critiqué les pays du Sahel pour ne pas avoir remercié Paris pour ses efforts dans la lutte contre le terrorisme dans la région et ajouté qu'il avait proposé de les chefs d'État africains à réorganiser leur présence militaire.
« Je voudrais exprimer mon indignation face aux propos tenus récemment par Macron, qui confinent au mépris de l'Afrique et des Africains. Je pense qu'il s'est trompé de timing. Quant au Tchad, la décision de mettre fin à l'accord d'occupation militaire avec la France est tout à fait une décision décision souveraine du Tchad. Elle ne souffre d'aucune ambiguïté », a-t-il déclaré dans un discours au palais présidentiel.
Le Premier ministre tchadien, Allamaye Halina, s'est exprimé dans le même sens, soulignant que la « décision audacieuse et patriotique de mettre fin aux accords de coopération militaire » avec la France « intervient après une longue attente et contre la volonté de la population » du pays africain. . « Le délai n'est pas négociable et doit être respecté sans condition », a-t-il conclu, rappelant que le délai est fixé au 31 janvier et qu'il ne tolérera aucun retard.
« Nous sommes surpris d'entendre le président français affirmer, sans aucune modération digne de sa position, que les Africains ont oublié de dire 'merci' à la France. Cette déclaration est une grave insulte au renseignement et un déni ridicule de l'histoire », a-t-il déclaré. » a déclaré après avoir présidé une réunion avec les membres de la commission chargée de dénoncer l'accord de défense mutuelle, selon le portail d'information Alwihda Info.
La veille, le ministère tchadien des Affaires étrangères avait critiqué « l'attitude dédaigneuse » de Macron à l'égard de l'Afrique et des Africains, tout en recommandant au président français de « concentrer ses efforts sur la résolution des problèmes de la France » au lieu d'attaquer le continent.
« En 60 ans de présence, marqués par des guerres civiles et une instabilité politique prolongée, la contribution française s'est souvent limitée à ses propres intérêts stratégiques, sans aucun impact réel et durable sur le développement du peuple tchadien », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Il a également rappelé que le Tchad « a joué un rôle décisif dans la libération de la France lors des deux guerres mondiales, un fait que la France n'a jamais reconnu ». « Les immenses sacrifices consentis par les soldats africains pour défendre la liberté ont été minimisés et aucun remerciement digne de ce nom n'a été exprimé », a-t-il déclaré.
Les déclarations de Macron ont également été condamnées par le gouvernement du Sénégal, à travers son Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a nié que le retrait des bases militaires françaises de son territoire ait eu lieu après une négociation avec le gouvernement français : « Dans le cas de Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. A ce jour aucune discussion ni négociation n'a eu lieu, et la décision prise par le Sénégal découle uniquement de sa volonté de pays libre, indépendant et souverain.