Sarkozy, le crépuscule, vraiment ?

Sarkozy, le crépuscule, vraiment ?

La condamnation pour corruption a douché les ambitions politiques que pouvait nourrir l’ancien président de la République, écrit la presse étrangère. Et pourtant, certains observateurs lui attestent toujours un rôle de premier rang dans l’avenir politique de l’Hexagone.

“Lundi dernier, la droite française a perdu son Bonaparte”, écrit l’Evening Standard après le jugement de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes, lundi 1er mars. Ce verdict condamnant l’ancien champion des Républicains à trois ans de prison a atterré tous ceux, parmi ses amis, qui “nourrissaient l’espoir qu’il soit tenté par un retour sur le devant de la scène politique”, explique le gratuit londonien. En tout cas, il “anéantit totalement cet espoir à court et moyen termes”.

À Dublin aussi, l’Irish Times estime que la condamnation “humiliante” de Sarkozy – qui a fait appel – met certainement “un point final à l’époque ‘Sarko’ ; elle marque l’éloignement politique peut-être définitif de cet homme qui a enfin concédé qu’il ne se présenterait pas [à la présidentielle] de l’année prochaine.”

La bête rugit encore

Mais Sarkozy est-il vraiment parti ? Pour Le Soir, à Bruxelles, rien n’est moins sûr. “Blessée, la bête rugit encore”, observe le quotidien de la capitale belge. Il explique pourquoi en politique en général, et en étant Sarkozy en particulier, “on n’est jamais vraiment mort”.

Pour commencer, l’ancien président continue de jouir d’une grande popularité, même au-delà des frontières de l’Hexagone, explique le Soir : “Malgré ses casseroles, Nicolas Sarkozy reste la personnalité préférée de la droite, devant Édouard Philippe.” Puis, ayant fait appel, il reste présumé innocent.

Lucide sur son avenir proche, qui sera judiciaire, et surson bilan mitigé à l’Élysée, ce n’est cependant pas la présidence qui est l’objet de ses convoitises. Mais ce serait plutôt le fait que “l’ancien président reste plus que jamais faiseur de rois”, explique le journal. “Dans le bureau de Nicolas Sarkozy défilent toutes celles et ceux qui ont faim de politique. Des dents de lait de la droite venues admirer les canines de celui qui reste leur chef de meute. Pour les présidentiables de droite, le ‘parrain’ reste, et restera, quel que soit son avenir judiciaire, le ‘faiseur’ de rois. Alors il convient, c’est selon, de quémander son onction ou de se prémunir de ses fatwas.”

L’agilité des grands fauves

Mais les visites ne se limitent pas aux membres de son parti. Des “marcheurs” et aussi la maire socialiste de Paris ont été vus, précise le Soir. Sarkozy, pour sa part, a annoncé sur TF1 qu’il comptait donner son avis sur les candidats une fois qu’ils se seront déclarés. Et le Soir de conclure :

“À moins que Nicolas Sarkozy ne soit celui qui apporte justement à Emmanuel Macron ce ‘supplément’ de droite qui lui manquerait pour rempiler à l’Élysée ? Le chantre de la droite décomplexée convolant avec l’inventeur du ‘en même temps’ ? Dix ans avant que Macron chasse à droite, Sarkozy, en débauchant Bernard Kouchner, avait bien déjà pêché à gauche. C’est à leur agilité qu’on reconnaît le talent des grands fauves.”

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