L’ancien président français Nicolas Sarkozy fait face à un deuxième procès après avoir été accusé de financement irrégulier de sa campagne présidentielle de 2012, dans laquelle il a été battu par François Hollande. L’avocat d’un autre des 13 accusés est actuellement hospitalisé pour Covid-19, raison pour laquelle le processus a été reporté.

Une deuxième procédure est ouverte contre l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, pour des irrégularités présumées dans sa campagne de réélection en 2012.

Sarkozy est accusé d’avoir bénéficié de financements occultes qui lui ont permis de pratiquement doubler le plafond des dépenses imposé par la loi française lors de sa campagne de réélection aux élections présidentielles de cette année-là, au cours de laquelle il a été battu par le socialiste François Hollande.

L’ancien président n’a pas comparu au tribunal mercredi, le procès ayant été reporté et se déroulera désormais entre le 20 mai et le 22 juin.

Les juges ont reporté la date après que l’avocat de la défense de Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de campagne de Sarkozy en 2012 et l’un des 13 accusés, soit tombé malade du coronavirus.

Le nouveau procès contre Sarkozy intervient moins de trois semaines après qu’il a été condamné à trois ans de prison pour corruption et trafic d’influence. Lui, pour sa part, a toujours nié les accusations et assure qu’il n’était pas au courant de ces irrégularités.

S’il est reconnu coupable, il pourrait être emprisonné jusqu’à un an et condamné à une amende de 3 750 euros.

Jérôme Lavrilleux (centre) directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy en 2012, arrive au tribunal de Paris le 17 mars.
Jérôme Lavrilleux (au centre) directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy en 2012, arrive au tribunal de Paris le 17 mars. © Martin Bureau / AFP

Le cercle intime de Sarkozy

Bygmalion est le nom de l’agence de relations publiques où les fonds ont été détournés par la campagne électorale de Sarkozy en 2012. Selon l’enquête menée contre l’ancien président, les prévenus ont mis au point un système de double financement qui, par le biais de fausses factures, a permis d’accuser son parti, l’UMP – rebaptisé plus tard Los Republicanos – frais d’organisation des manifestations extravagantes du candidat.

Au total, la campagne de Sarkozy a dépensé près de 43 millions d’euros, contre 22,5 millions d’euros autorisés par la loi électorale française pour un candidat qui a franchi le premier tour.

Les procureurs dans l’affaire reconnaissent que l’enquête n’a pas montré que Sarkozy était directement impliqué. Cependant, ils soutiennent que l’ancien président a bénéficié du plan et qu’il devait en être au courant.

Dans l’acte d’accusation, on peut lire que «le candidat électoral et son entourage ont choisi de centrer la campagne sur des rassemblements spectaculaires et coûteux et de confier l’organisation à des agences spécialisées».

Dans ce cercle restreint se trouve Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de campagne de Sarkozy en 2012 et protagoniste central dans cette affaire, puisqu’il a été le premier à avouer sa participation à une grande arnaque basée sur de fausses factures, visant à attribuer des dépenses excessives à l’UMP. Campagne de Sarkozy .

Lavrilleux a publiquement reconnu avoir supervisé le détournement des fonds versés à l’agence Bygmalion pour camoufler le coût des événements de campagne.

De plus, Guy Alves, l’un des deux co-fondateurs accusés de Bygmalion, a reconnu la fausse facturation. En 2014, un avocat de l’agence a affirmé que l’entreprise avait agi sous la pression politique.

Rivalité au sein de la droite française

En 2012, Jean-François Copé a dirigé le parti conservateur UMP. Selon les médias français, le politicien a signé une demande de prêt pour sauver les caisses de formation.

Copé ne fait pas partie de ce nouveau procès puisque les enquêteurs n’ont pas trouvé de preuves suffisantes pour l’accuser, mais il a toujours assuré qu’il n’était pas au courant des dérives de la campagne de Sarkozy, avec qui il a toujours entretenu une relation de rivalité.

La défense de Sarkozy, ainsi que celle d’autres accusés, soulignent que Copé devait savoir que l’argent de l’organisation était dépensé d’une manière ou d’une autre s’il demandait un prêt.

De son côté, Sarkozy assure que tout est un montage de Copé, qui l’a contraint à travailler avec l’agence Bygmalion. Il assure également que l’argent détourné n’est pas allé à sa campagne, mais a été laissé dans les poches de son rival.

Avec l’AFP, Reuters, l’EFE et les médias locaux

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