Le constructeur automobile occidental le plus exposé au marché russe a annoncé qu’il suspendait les activités de son usine de Moscou et qu’il examinait des options pour sa participation dans Avtovaz, le premier constructeur automobile russe.

Une entreprise de moins. Le constructeur français Renault, dont le deuxième marché est la Russie, a annoncé aujourd’hui sa décision de suspendre temporairement ses opérations à Moscou en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Dans l’usine russe, l’entreprise assemble trois modèles Renault, le Captur, Duster et Arkana, ainsi que le Terrano de ses partenaires Nissan, mais à ce jour toutes ses activités sont suspendues à Moscou.

Cette décision intervient après que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a appelé à un boycott mondial de Renault. Volodymyr Zelenskiy, le président ukrainien, a accusé Renault de financer la guerre et a déclaré que Renault, parmi d’autres entreprises françaises, devait cesser de « financer le meurtre d’enfants et de femmes, de viols ».

« Le groupe Renault rappelle qu’il applique déjà les mesures nécessaires pour se conformer aux sanctions internationales », a indiqué l’entreprise, sans toutefois mentionner la crise en Ukraine.

La société a retraité sa marge opérationnelle à environ 3%, contre 4% ou plus en 2022, et a ajusté ses perspectives de flux de trésorerie automobile à « positives ». plus grand constructeur automobile, et s’est engagé à agir « de manière responsable envers ses 45 000 employés en Russie ».

Pour Renault, la Russie est son deuxième marché derrière la France. L’an dernier, elle y a vendu 18 % de ses véhicules et elle a représenté 10 % de son chiffre d’affaires.

Cette annonce intervient après que TotalEnergies, qui avait été fortement critiqué pour avoir continué à faire des affaires en Russie, a également suspendu ses opérations en Russie sous la pression internationale. Avec le départ de ces géants au centre des critiques, la multinationale française Leroy Merlin, spécialisée dans la construction, la décoration et le jardinage, est exposée, ce qui exclut, pour le moment, de cesser d’opérer en Russie.

Renault tire 8% de ses revenus de base de la Russie, selon Citibank, principalement via sa participation dans Avtovaz, qui est à l’origine de la marque de véhicules Lada.

Le 10 mars, le président de Renault, Jean-Dominique Senard, a déclaré que la crise en Ukraine était peu susceptible de menacer le redressement du constructeur automobile français.

La société possède des actifs à Moscou d’environ 2,42 milliards de dollars. Ford Motor a annoncé début mars qu’il suspendrait les expéditions de composants et autres soutiens à une entreprise de fabrication de fourgonnettes détenue à 51% par le constructeur automobile russe Sollers.

De son côté, la société française Danone a déclaré qu’elle poursuivrait la production locale en Russie de produits laitiers et de nutrition infantile, mais qu’elle avait coupé d’autres liens avec le pays en raison de sa guerre en Ukraine.

Avec EFE et Reuters

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