Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi à son homologue français, Emmanuel Macron, que Washington et l’Otan « n’ont pas pris en compte » les « inquiétudes » de Moscou dans les documents remis pour le dissuader de procéder à une éventuelle invasion de l’Ukraine, en pleine tension en raison de la situation à la frontière.

Poutine et Macron ont eu une conversation au cours de laquelle ils ont abordé, entre autres questions, les tensions générées par l’accumulation de troupes russes à la frontière avec leur pays voisin et, selon un communiqué publié par le Kremlin, « la principale question » a été « la question de fournir à la Russie des garanties de sécurité à long terme ».

Le président russe a garanti à son homologue français que Moscou « étudiera attentivement » les documents délivrés par les États-Unis et l’Otan pour le dissuader de procéder à une éventuelle invasion de l’Ukraine et, après cela, « décidera de ses actions futures ».

Dans le même temps, selon le Kremlin, il a souligné que « les réponses des États-Unis et de l’OTAN n’ont pas pris en compte les préoccupations fondamentales de la Russie », telles que « empêcher l’expansion de l’OTAN, refuser de déployer des systèmes d’armes près de ses frontières ou restituer le potentiel militaire de l’Europe et infrastructures aux positions de 1997, année de la signature de l’Acte fondateur OTAN-Russie ».

Poutine a également déclaré à Macron que Washington et l’OTAN ont « ignoré » la « question clé » : « comment les États-Unis et leurs alliés entendent suivre le principe d’indivisibilité de la sécurité énoncé dans les documents de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ». (OSCE) et Russie-OTAN, qui stipule que personne ne doit renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres pays ».

Se référant à la situation en Ukraine, Poutine a souligné « l’importance » que Kiev respecte les dispositions énoncées dans les accords de Minsk, établissant principalement un dialogue direct avec Donetsk et Lougansk et « légalisant le statut spécial » du Donbass, comme l’a rapporté le Kremlin.

De même, Poutine et Macron se sont mis d’accord pour « continuer à travailler » sous la forme de réunions de conseillers politiques des principaux pays du Quatuor normand.

Les deux dirigeants ont également échangé des opinions sur les mesures prises par les deux pays pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et sur la présidence française du Conseil de l’Europe. Macron a informé le président russe des démarches de Paris à cet égard et tous deux se sont mis d’accord pour poursuivre le dialogue sur « l’ensemble des enjeux » de la sécurité européenne.

Enfin, ils ont évoqué l’état des pourparlers autour d’un accord nucléaire avec l’Iran et certains « aspects pratiques » de la coopération bilatérale, y compris dans le domaine de l’énergie nucléaire.

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