L’incident en question s’est produit lors d’une session plénière au cours de laquelle le législateur de gauche a mis en garde contre la situation des centaines de migrants secourus par des bateaux d’ONG en Méditerranée et qui espèrent débarquer dans un poste sûr au sud de l’Europe.
« Qu’il aille en Afrique », proclamait de Fournas, dans une phrase que Martens Bilongo comprenait comme s’adressant à lui et qui pouvait aussi s’entendre au pluriel. Le député LFI a affirmé ce vendredi dans un entretien à BFMTV qu' »il ne fait aucun doute » qu’il était le destinataire de la proclamation et a exigé, « par dignité », la démission du député du Groupe national.
De Fournas a présenté ses excuses à Martens Bilongo s’il a pu « mal interpréter » ses déclarations, mais a déclaré qu’il se sentait « victime » de « manipulation ». Ainsi, dans une série d’interviews, il a précisé qu’il était toujours député, ce qui ne devrait pas changer à court terme dans la mesure où il semble avoir le soutien clair de son parti.
L’ancienne candidate à la présidentielle Marine Le Pen a affirmé sur Twitter que son partenaire faisait « évidemment » référence aux migrants secourus par des ONG, et non à Martens Bilongo. « La polémique créée par nos adversaires politiques est grossière et ne trompera pas les Français », a-t-il déclaré.
La LFI, de son côté, a convoqué un rassemblement de soutien à son adjoint dans lequel le dirigeant, Jean-Luc Mélenchon, a réclamé « la sanction la plus sévère » contre Fourna, une peine « proportionnée » qui, selon lui, sera jugée, impliquerait de le laisser « hors » de l’Assemblée nationale.
La table parlementaire a proposé de lui interdire d’entrer dans le corps législatif pendant deux mois et de réduire de moitié la dotation parlementaire pendant deux mois, une sanction qui implique aussi une « censure » publique de son comportement. Elle est considérée comme la peine la plus grave et seuls les représentants de l’Association nationale s’y sont opposés, selon franceinfo.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également condamné sur BFMTV les agissements « ignominieux » du législateur d’extrême droite et s’est déclaré « extrêmement choqué ». Darmanin a soulevé le débat et a accusé les dirigeants de l’Association nationale, dont Le Pen, d’être « complices » de « racisme ».