« Le président de la République a fait part à son interlocuteur des inquiétudes de ses partenaires et alliés européens, et a dit au président Poutine qu’un dialogue sincère n’était pas compatible avec l’escalade », selon un communiqué de l’Elysée.
L’échange de vues poursuit les discussions entre les deux chefs d’Etat à Moscou lundi dernier sur les conditions de sécurité et de stabilité en Europe.
« Tous deux ont exprimé leur volonté de poursuivre le dialogue » sur « comment avancer dans l’application des accords de Minsk » et sur « les conditions de sécurité et de stabilité en Europe », rapporte l’Elysée.
SPÉCULATIONS PROVOQUANTES
Pour sa part, et selon le service de presse du Kremlin, Poutine a une fois de plus mis l’accent sur « les spéculations provocatrices sur la prétendue » invasion « russienne planifiée de l’Ukraine » et a averti que « les conditions préalables sont en train d’être créées pour d’éventuelles actions agressives des forces de sécurité ukrainiennes dans l’est de le pays », indique le communiqué.
Poutine a également souligné « la réticence des principaux pays occidentaux à faire pression sur les autorités de Kiev pour qu’elles mettent en œuvre les accords de Minsk » sur la situation dans l’est de l’Ukraine, « qui s’est une fois de plus manifestée dans le cycle infructueux de consultations des conseillers politiques du leaders du format normand ».
Poutine a également reproché à Macron « d’envoyer massivement des armes de pointe à ce pays et de créer les conditions d’actions potentiellement agressives de l’armée ukrainienne dans le Donbass ».
Moscou a également accusé les dirigeants occidentaux de ne pas exercer suffisamment de pression sur l’Ukraine pour parvenir à une solution pacifique au conflit dans les régions séparatistes du Donbass.
CONTACTS MACRON
Macron s’est entretenu ce samedi avec le président ukrainien, Volodimir Zelenski, devant lequel il a mis en avant son « sang-froid » face à la situation « volatile ».
« La conversation a servi à donner une continuité à la visite du président (Macron) à Moscou et à Kiev en début de semaine et fait partie de la bonne coordination entre la France et l’Ukraine », a rapporté Elíseo dans un communiqué.
Les deux dirigeants ont choisi de poursuivre le dialogue avec le format normand et d’appliquer les accords de Minsk pour parvenir à « une solution durable pour le Donbass ».
Macron s’est également entretenu ce samedi avec le chancelier allemand Olaf Scholz, une conversation encadrée dans la « coordination étroite entre la France et l’Allemagne » avant la visite de Scholz en Ukraine et en Russie prévue au début de la semaine prochaine.
« Il a permis de confirmer le parfait alignement des positions française et allemande, notamment sur les prochaines étapes des pourparlers au format Normandie, et par rapport à la nécessité d’identifier les conditions de la sécurité collective en Europe », a indiqué Paris.
De nombreux pays, dont le Royaume-Uni, l’Italie, Israël, l’Allemagne ou l’Espagne, ont également émis des alertes aux voyageurs recommandant à leurs citoyens de quitter l’Ukraine face à une éventuelle invasion russe dans les prochains jours, un scénario que le Kremlin dément. L’Ukraine nie également toute intention d’attaquer les intérêts russes.