Le président français, Emmanuel Macron, a prévenu ce mercredi que la démocratie ne devait pas être tenue « pour acquise » même au sein de l’Union européenne et a prôné la poursuite de la défense des principes fondamentaux du bloc, avec un avertissement aux « démocraties illibérales » afin que ils sont clairs qu’il n’est pas possible de ne choisir qu' »une partie » de ces valeurs, celles qui « sont utiles ».

Macron a participé ce mercredi à la séance plénière du Comité des régions, d’où il a profité de l’occasion pour présenter, par visioconférence, quelques-unes des lignes d’action de la France au cours du premier semestre 2022, où il exercera la rotation Présidence du bloc.

Le président français a supposé que l’Europe est confrontée à des « défis », des « critiques » constantes malgré les « réalisations » d’un projet pour lequel, sans se référer à aucun pays en particulier, il a défendu des initiatives comme le mécanisme de conditionnalité des fonds pour désactiver le puiser dans des pays susceptibles de mettre en danger l’état de droit.

« L’Etat de droit n’est pas quelque chose d’abstrait », c’est « quelque chose de très concret dans nos textes », a souligné Macron, en pleine polémique sur les mesures adoptées par les gouvernements de Hongrie et de Pologne et qui ont conduit ces deux pays à être en les curiosités de Bruxelles.

Ainsi, elle a plaidé pour une justice « indépendante et impartiale », « libre de toute pression », dans les vingt-sept États membres, ainsi que pour des « contre-pouvoirs actifs » et des médias « libres et pluriels » qui permettent le travail des organisations à examiner avec transparence. Macron est prêt à démarrer « tous les appareils » tant que ces aspects restent « intacts ».

Il craint qu’il n’y ait des démocraties qui « petit à petit » deviennent « illibérales », terme par lequel des régimes issus de processus théoriquement démocratiques mais à connotation autoritaire sont connus, et a souligné que la France œuvrera pour que tous les citoyens de l’UE « puissent jouir de leurs droits et libertés sans aucune discrimination », où qu’ils se trouvent.

Macron a plaidé à ce stade pour protéger la communauté LGTBI des risques possibles et des attaques « disproportionnées » contre le droit à l’avortement, dans une allusion voilée à la Pologne. « Il y a encore des discriminations qui tachent le visage de l’Europe », a-t-il critiqué lors de son discours.

De même, elle a avancé une série d’initiatives qu’elle espère promouvoir au premier semestre 2022 et parmi lesquelles la promotion d’une directive en faveur de la suppression de l’écart salarial entre les hommes et les femmes ou l’intégration du discours de haine dans la liste des Crimes européens – une réforme de ce dernier qui a également été mise sur la table par la Commission européenne.

DEVANT LES « ENNEMIS », LA RÉFORME

Pour affronter les « ennemis » du projet européen, Macron a appelé à renforcer le sentiment d’appartenance au « projet commun ». Sinon, a-t-il prévenu, « nous perdrons la citoyenneté », c’est pourquoi il a apprécié le travail du CdR et le fait qu’il prenne en compte les « spécificités » des différents territoires.

Le président français, promoteur de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, juge également « indispensable » que les institutions soient réformées, pour que l’UE soit « plus proche des citoyens » et cesse d’être « quelque chose de distant, parfois technocratique ». En ce sens, il a une nouvelle fois évoqué les listes électorales transnationales et la mise en place d’un débat politique « vraiment européen ».

En revanche, il estime qu’il est temps de défendre « la souveraineté de l’Europe et son indépendance » à tous points de vue, y compris militaire et technologique. Dans ce dernier domaine, elle a opté pour un mécanisme de résilience pour faire face, par exemple, à d’éventuelles cyberattaques contre les processus électoraux au sein de l’UE.

Macron a affirmé qu’il existe de nouvelles menaces qui vont des mécanismes de « propagande » sur les réseaux sociaux à une « guerre hybride » comme celle que le bloc attribue au gouvernement biélorusse, accusé ces derniers mois d’avoir poussé des milliers de migrants et de réfugiés vers territoire de l’UE comme mesure de représailles et de pression après les sanctions.

L’émergence de ces « forces hostiles », selon les termes de Macron, rend nécessaire l’accélération de la réforme de l’immigration au sein de l’Union. Le président français juge nécessaire d' »améliorer » le système de protection des frontières, de miser sur le développement des pays d’origine et d’établir un « mécanisme de solidarité » clair pour que les Etats membres coopèrent.

LE RLE DES RÉGIONS

Macron a également utilisé son discours pour souligner l’importance des administrations régionales et locales, symbolisées dans le CdR et dans leur « représentativité et importance ». « Sans charges locales, nous n’aurions pas pu faire face au traumatisme que nous avons subi en France », a-t-il affirmé, faisant allusion aux effets collatéraux de la pandémie de COVID-19.

Les régions, a-t-il ajouté, jouent « un rôle important » dans la reprise après la pandémie. « Nous en tiendrons compte lors de notre présidence », a déclaré Macron, qui voit dans les régions « l’incarnation quotidienne de la démocratie européenne ».


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